
Un manifestant agite un drapeau jaune lors du vingtième samedi consécutif d’action des « gilets jaunes » à Paris, le 30 mars 2019. (©AFP/Martin BUREAU)
Les Gilets jaunes ont défilé par milliers lors de leur vingtième samedi consécutif en dépit des interdictions de manifester visant à éviter les violences.
Vers 19h30, le ministère de l’Intérieur a annoncé les chiffres de participations : 33 700 manifestants en France, dont 4000 à Paris. La semaine dernière, ils étaient 40500 toujours selon le ministère de l’Intérieur.
Le Nombre jaune, un collectif qui comptabilise les manifestants dans tous les cortèges de France, a lui recensé 102 713 participants. Une estimation en baisse par rapport à la semaine précédente.
Samedi 30 mars 2019 – Acte 20102 713 Manufestants dans les rues sur 135 localités recensées, première estimation basse…
Publiée par Le Nombre Jaune – Compteur de MANUfestations sur Samedi 30 mars 2019
Que s’est-il passé à Paris ?
Dans la capitale, le défilé s’est déroulé dans une ambiance bon enfant. La dispersion place du Trocadéro était émaillée de quelques jets de projectiles et tirs de gaz lacrymogène.
PARIS – Lacrymogène contre projectiles. Tensions au #Trocadéro #GiletsJaunes #ActesXX #Acte20 #30Mars2019 #30Mars pic.twitter.com/UbPSPCORZN
— Clément Lanot (@ClementLanot) March 30, 2019
A 17h, la police avait procédé à 32 interpellations, 21 verbalisations pour avoir manifesté sur le périmètre interdit et 11 945 contrôles préventifs, selon la préfecture.
Échaudée par les saccages sur les Champs-Elysées voici deux semaines, la préfecture de police de Paris (PP) avait de nouveau interdit les manifestations sur la célèbre avenue, ainsi que dans un périmètre incluant l’Elysée et l’Assemblée nationale.
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Au total, vingt-sept arrêtés d’interdiction établis par les préfectures ont été recensés, selon une source policière. La nouvelle contravention de 135 euros, à laquelle s’exposent ceux qui bravent l’interdit, reste en vigueur après le rejet vendredi par le Conseil d’Etat du recours de la Ligue des droits de l’homme.

Rassemblement de « gilets jaunes » près de la Tour Eiffel pour leur vingtième samedi consécutif de manifestation, le 30 mars 2019 à Paris. (©AFP/Martin BUREAU)
Des tensions dans les régions
En régions, la situation s’est tendue notamment à Bordeaux. Des accrochages ont eu lieu en fin d’après-midi dans ce bastion « jaune » que le maire avait décrété « ville morte » face à la menace de violences. Le nombre de manifestants était évalué au double de la semaine dernière (soit près de 5000).
Des gilets jaunes incendient un chantier à Bordeaux, des tensions dans la manifestation pic.twitter.com/aEFz7g8vtr
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Le cortège, où se mêlaient des dizaines de « black blocs », se diluait en petits groupes jouant au chat et à la souris avec les forces de l’ordre, tentant de se regrouper dans une place non loin du centre-ville.
A Nice, quelque 300 personnes se sont dirigées en signe de soutien vers l’hôpital où Geneviève Legay, militante d’Attac, blessée il y a une semaine, est toujours hospitalisée. Le procureur a déclaré vendredi que la chute de la septuagénaire avait été provoquée par un policier, qui a rectifié son témoignage après avoir affirmé avoir poussé un homme.
De 1650, selon la préfecture, à 2500 personnes selon les organisateurs, ont défilé à Montpellier, où deux policiers ont été blessés par des jets de projectiles. Ils étaient entre 1000 et 2000 à Lille, tandis que plusieurs centaines de « gilets jaunes » bravaient l’interdiction de manifester à Avignon intra-muros et sur les boulevards.
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Pour Alexandre Chantry, un des organisateurs du mouvement dans le Nord, « cette semaine le mot d’ordre, c’est la fin des expulsions, alors que s’achève la trêve hivernale. On ne veut plus de SDF qui meurent dans la rue ».
Dans le centre de Toulouse, plusieurs centaines de personnes étaient présentes au départ de la manifestation. La préfecture de la Haute-Garonne avait renouvelé son interdiction de manifester place du Capitole.
Le cortège des #GiletsJaunes gazé au niveau de Compans Caffarelli malgré l'ambiance bon enfant de la manifestation #live #GiletsJaunes #Toulouse pic.twitter.com/34HtObj1LQ
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À 18h30, la préfecture de Haute-Garonne faisait état de trois blessés en urgence relative. Onze personnes ont été interpellées en centre-ville.
En Normandie, on recense trois interpellés au Havre et à Rouen. Du côté de Caen, 18 interpellations ont été faites par les forces de l’ordre.
Les manifestations prévues devant des usines où sont fabriqués des équipements utilisés par les forces de l’ordre, dans le Finistère et dans la Sarthe, n’ont donné lieu qu’à de très maigres rassemblements, en raison d’un déploiement dissuasif des forces de l’ordre.
Enfin à Rennes, les forces de l’ordre ont interpellé 11 personnes, et procédé à six verbalisations pour participation à une manifestation interdite dont Maxime Nicolle, l’une des figures du mouvement.
#Rennes #Giletsjaunes au bilan 11 interpellations et six verbalisations pour participation à une manif interdite dont #MaximeNicolle alias #flyrider pic.twitter.com/a4vYF1bI6l
— Samuel Nohra (@SamuelNohra) March 30, 2019
Avec AFP