
Jérôme Permingeat et Sylvain Flet (de gauche à droite sur la photo) ont repris Le Minor à Guidel en juin 2018. (©Le Minor.)
L’entreprise textile Fileuse d’Arvor à Quimper (Finistère) est en liquidation judiciaire depuis le 22 mars 2019.
Le tribunal de commerce lui avait laissé un mois pour établir un plan de cession. Les juges consulaires doivent de nouveau examiner la situation, vendredi 5 avril 2019.
Le Minor veut jouer sur la complémentarité
Pour l’heure, un candidat s’est déclaré publiquement. Il s’agit de l’entreprise textile Le Minor, installée à Guidel (Morbihan).
Sylvain Flet, 33 ans et Jérôme Permingeat, 32 ans, en sont aux commandes depuis juin 2018. Ils sont épaulés par un 3e associé, Alain Sourisseau.
Joint par téléphone mardi 2 avril, Sylvain Flet expose les raisons qui ont conduit Le Minor à déposer une offre de reprise :
Fileuse d’Arvor est un de nos partenaires. Le patron Michel Brest est sans doute celui qui nous a le mieux accueillis quand nous sommes arrivés. Avec d’autres entreprises, nous avons aussi travaillé pour la marque Breizh Mod, de la Scarmor. Nous pensons qu’au regard de nos savoir-faire complémentaires, nous pouvons faire quelque chose ensemble.
Fileuse d’Arvor est positionnée sur la confection de mailles haut de gamme, et de laine. Le Minor, de son côté, est tourné vers le coton.
Sylvain Flet reste discret sur le contenu de son dossier. « Nous l’avons encore affiné aujourd’hui. »
Le nombre d’emplois sauvegardés sur un total de 35 est tenu secret. Le chiffre de 20 a pourtant été évoqué. Sylvain Flet insiste : « C’est faux. » Selon lui, d’autres candidats seraient sur les rangs.
Le Minor, en pleine croissance
Pour l’heure, Le Minor affiche de bonnes performances, neuf mois après sa reprise en juin 2018. Le chiffre d’affaires de l’année écoulée est annoncé en progression de 35 % par rapport à 2017 et atteint 2,2 millions d’euros.
L’effectif est passé à 33 salariés. Onze personnes ont été embauchées depuis juin 2018. Sylvain Flet reprend :
Quand nous sommes arrivés, nous avons repris l’ensemble du personnel. Notre recette qui peut expliquer le début du succès repose sur la réorganisation de la production, l’instauration d’une nouvelle relation de confiance avec nos clients et l’implication des salariés.
Alain Sourisseau a également apporté sa patte. « Contrairement à ce que l’on peut croire, ce n’est pas du tout un cost-killer. Il agit en exploitant le potentiel de l’entreprise et actionne des leviers managériaux, commerciaux et organisationnels », précise Sylvain Flet.
Au regard des résultats affichés par Le Minor, ça a l’air de fonctionner.