Enchantée par cette exposition chargée d’histoire et de mémoire, Michèle Moisan chargée du tourisme à Dinan agglomération, félicite Gérard Colson lors du vernissage. (© Le Petit Bleu des Côtes d’Armor)
Le Petit Bleu : Comment vous est venue cette passion ?
Gérard Colson : J’avais une dizaine d’années quand mes grands-parents m’ont amené au Jardin du Luxembourg à Paris, où j’ai pu faire naviguer mon premier voilier loué, sur le grand bassin. Ce fut un déclic et de retour à la maison, j’ai construit mon premier bateau fait d’une planche, d’une tige et d’un mouchoir. Plus tard, j’ai acheté ma première maquette de bois en kit, et le virus ne m’a plus quitté.
Quels navires présentez-vous lors de cette exposition ?
Des bateaux qui ont marqué leur époque par des faits d’armes, des découvertes géographiques, des explorations scientifiques ou des activités commerciales internationales. Du Santa Maria où s’est embarqué Christophe Colomb aux bateaux écoles de la Marine nationale actuelle, en passant par l’Hermione qui a participé à la guerre d’indépendance des États-Unis, ce sont 500 ans d’histoire maritime que retrace cette exposition. Le Pourquoi pas du commandant Charcot, un trois-mâts mis en chantier en septembre 1907 à Saint-Malo est là, ainsi que le Cutty Sark, premier clipper à avoir battu des records de vitesse à plus de 18 nœuds.
Le Soleil Royal, construit pour Louis XIV
Gros plan sur la poupe du Soleil Royal richement décorée, aux trois-mâts majestueux. (©Le Petit Bleu des Côtes d’Armor)
Y-a-t-il une pièce maîtresse ?
Je présente effectivement le Soleil Royal à part, dans la salle du diaporama. Construit pour Louis XIV le roi soleil qui n’y a jamais mis les pieds, c’est le plus gros et le plus lourd des bateaux exposés. Il m’a nécessité quatre années de travail en tout. Je travaille à partir de plans et de documents, n’achète que les petites pièces de sculptures décoratives, sinon je réalise le reste. La structure est en contreplaqué marine, les coques en tilleul, hêtre ou peuplier, les ponts en poirier, un bois noble. Pour les cordages, j’utilise du fil de chanvre ou de coton, celui en synthétique ou en nylon sont brillants, donc inadaptés au réalisme.
L’alphabet marin
On aperçoit une maquette didactique aussi ?
En effet, il s’agit d’une maquette qui montre comment se faisait un chantier de construction navale à Rochefort, vers l’an 1675. De même, j’expose une maquette de bateau utilisé pour curer les ports, un modèle à prendre en compte pour le ‘désenvasement’ de la Rance, comme le souligne Jean-Louis Rucet, maire de la Vicomté où je suis installé. Je présente également une guirlande de pavois, cet alphabet international marin qui permettait aux navires de communiquer entre eux. Enfin, plusieurs illustrations en couleurs révèlent de vieilles cartes et des batailles navales.
Propos recueillis par Thierry GIORDANA
Exposition visible à la maison de la Rance, quai Talard port de Dinan-Lanvallay (côté Lanvallay), du mardi au dimanche, de 14 h à 18 h, jusqu’au 10 mars. Puis réouverture le 6 avril. Tarif compris dans le prix de l’entrée à la maison de la Rance : normal à 2,50 €, réduit à 2 €. Contact au 02 96 87 00 40 ou via maisondelarance@dinan-agglomeration.fr