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Après l'attentat du Bataclan, il menace de faire exploser le train Paris-Rouen « pour blaguer »

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Un homme a été condamné lundi 29 avril 2019 pour apologie d'un acte de terrorisme, pour s'être revendiqué de Daesh dans un train Paris-Rouen une semaine après l'attentat du Bataclan.

Un homme a été condamné lundi 29 avril 2019 pour apologie d’un acte de terrorisme, s’étant revendiqué de Daesh dans un train Paris-Rouen une semaine après l’attentat du Bataclan. (Illustration ©RT/76actu)

Mustapha*, 26 ans, a été jugé par le tribunal correctionnel de Rouen (Seine-Maritime), lundi 29 avril 2019, pour avoir revendiqué son appartenance à Daesh, une semaine seulement après l’attentat du Bataclan.

Il dit « revenir de Syrie »

Le 20 novembre 2015, une semaine seulement après l’attentat du Bataclan, dans un train Paris-Rouen, des passagers alertent le contrôleur en indiquant qu’un individu leur a tenu ces propos : « Je reviens de Syrie, je suis de Daesh, vous voulez que je fasse exploser le train maintenant ou demain ? »

L’agent ferroviaire décide alors de contrôler l’individu qui lui répond qu’il est  « de Syrie et de Daesh ». Pour l’agent SNCF, l’homme n’est pas dans son état normal et semble ivre. Contactée, la police se rend sur place afin de relever l’identité de l’individu qui sera laissé libre.

Ce n’est qu’en octobre 2016 que celui-ci est interrogé par les enquêteurs. Il leur explique qu’il était bien ivre ce jour-là, reconnaissant les propos tenus, mais affirmant les avoir dits dans un contexte de blague avec un ami… qui ne sera jamais retrouvé.

« Je ne suis pas un fanatique religieux. J’ai voulu blaguer »

Dans le box lundi 29 avril 2019, le prévenu maintient ses déclarations, mais pris conscience de la gravité de ses propos : « Je m’excuse, mais je ne suis pas de ces gens-là. Je ne suis pas un fanatique religieux ou un terroriste, j’étais ivre et j’ai voulu blaguer. »

Pour le ministère public, les faits sont caractérisés, publiquement prononcés une semaine seulement après l’attentat du Bataclan « qui a fait près de 130 morts et plusieurs centaines de blessés », rappelle Aurélie Viguier, substitut du procureur. Pour son discours inquiétant, mais également au vu de son casier judiciaire conséquent, elle requiert la peine de six mois d’emprisonnement ferme à son encontre.

Lire aussi : Son fils Thomas a été tué au Bataclan : « Nous ne verserons pas de larmes sur le décès de Fabien Clain »

«  Il n’a pas favorisé le terrorisme »

Pour Me Chloé Chalot, son client a dès le début été transparent avec la justice, reconnaissant les faits. Elle soutient fermement que par ses paroles, son client « n’a en rien favorisé le terrorisme », qu’il n’est pas radicalisé, ni soumis à un régime de détention particulier à la prison d’Évreux (Eure). Elle assure au contraire que son client a eu une évolution positive en détention, et qu’une nouvelle incarcération empêcherait sa demande d’aménagement de peine d’aboutir. Me Chalot demande la relaxe, estimant que les paroles tenues par son client sont insuffisantes pour caractériser le délit d’apologie d’un acte de terrorisme.

N’appréciant pas l’humour de Mustapha, le tribunal le déclare finalement coupable des faits qui lui sont reprochés, et le condamne à la peine de trois mois d’emprisonnement ferme.**

*Le prénom a été modifié
**Cette peine est susceptible d’appel. Toute personne est présumée innocente tant que toutes les voies de recours n’ont pas été épuisées.

Frédéric Bernard


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