Le 12 avril, un homme avait été percuté par un train au passage à niveau pour piétons du hameau de Villers, à Saint-Fargeau-Ponthierry (©La Rep 77/F.R)
Près d’un mois après l’accident, le septuagénaire a été transféré à l’hôpital d’Angers. Grièvement blessé après avoir été percuté par un train au passage à niveau pour piétons du hameau de Villers, à Saint-Fargeau-Ponthierry, il portera définitivement les stigmates de cet accident et poursuit les soins.
Mise en danger d’autrui ?
Voici une des raisons qui a poussé Paulette, son épouse, à déposer plainte contre la SNCF, pour mise en danger d’autrui, au commissariat de Dammarie-lès-Lys. Lui et sa femme, d’anciens habitants de Saint-Fargeau-Ponthierry, étaient venus rendre visite à des amis. Après avoir discuté de l’affaire avec son mari, elle tient à préciser le déroulé des faits.
« Mon mari n’est pas sourd, contrairement à ce qui a été indiqué dans la presse, insiste-t-elle. Notre chien ne l’a pas non plus sauvé. » Selon elle, « il a entendu le train siffler, mais vu la proximité du virage, il l’a vu arriver trop tard. Il s’est pris le pied dans le rail et a chuté sur les voies ». Et d’ajouter : « C’est un ancien parachutiste et il doit probablement la vie à son réflexe qui lui a fait faire un roulé-boulé pour éviter le train. »
Touché au niveau des jambes, le promeneur avait été aidé par un riverain qui avait prévenu les secours. Transporté à l’hôpital Henri-Mondor (Val-de-Marne), il avait finalement dû être amputé de l’avant-pied droit, ayant eu des orteils sectionnés et une partie du pied écrasée. « C’est un endroit dangereux, estime Paulette. Il n’y a ni signal sonore, ni signal visuel pour prévenir de l’arrivée d’un train. »
Contactée, la société SNCF Réseau évoque « un accident dramatique et regrettable », mais précise qu’il n’y avait, jusqu’alors, « jamais eu d’accident sur ce passage à niveau. » La société indique qu’il s’agit d’un ouvrage de 3e catégorie, sans présence de signal visuel mais avec un portillon équilibré à la fermeture, se fermant tout seul et ne restant jamais ouvert.
« Il est important de rappeler que ce type de passage à niveau nécessite une vigilance totale de la personne qui traverse », indique l’entreprise. De son côté, Paulette estime que les conditions de sécurité ne sont pas réunies, « Il n’y a pas de gâche qui ferme le portillon en cas d’arrivée d’un train. » Un panneau incite toutefois à la prudence en traversant les voies.
« Risques et périls »
Interrogé sur le sujet, SNCF Réseau renvoie à l’arrêté sur la réglementation et l’équipement des passages à niveau. Ce type d’équipement « ne peut être utilisé que par les piétons, à leurs risques et périls, sans surveillance spéciale, détaille l’arrêté. Dans le cas où ce type de passage à niveau est équipé de portillons, ceux-ci sont équilibrés à la fermeture, ne sont pas fermés à clé et sont manœuvrés par les piétons ».
« C’est trop tard pour mon mari, souffle Paulette. Cette plainte est aussi un moyen d’éviter d’autres accidents du genre à l’avenir. Il faudrait le supprimer ». L’enquête concernant l’accident est menée par les policiers de la sûreté urbaine de Melun. Seize passages à niveau pour piétons sont recensés à travers la Seine-et-Marne. Selon SNCF Réseau, leurs suppressions sont évoquées au cas par cas, avec les collectivités concernées.