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Pyrénées. Perdue et blessée après un accident, elle passe quatre jours en montagne sans boire ni manger

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De gros moyens ont été déployés par les secours pour retrouver cette Tarnaise de 33 ans.

De gros moyens ont été déployés par les secours pour retrouver cette Tarnaise de 33 ans. (©Illustration/SIRPA gendarmerie)

Ce sont 96 heures de solitude, d’angoisse, de doute et de douleur qu’a vécues une automobiliste de 33 ans venue du Tarn, entre le vendredi 3 et le mardi 7 mai 2019, dans l’Ariège, près de Tarascon, à une centaine de kilomètres au sud de Toulouse.

Retour sur un interminable calvaire qui s’achève en happy end

Première nuit

Vendredi 3 au samedi 4 mai 2019. Cette jeune femme âgée de 33 ans, originaire de Réalmont (Tarn) se trouve en villégiature dans l’Ariège, près de Tarascon.

Alors qu’elle circule le soir sur la RD808, à hauteur du hameau de Menac, sur la commune d’Arignac, elle perd le contrôle de sa voiture, traverse la route et finit sa course en équilibre instable dans le fossé, relate La Dépêche.

Indemne, elle décide alors de partir chercher du secours. Mais en pleine nuit, elle s’éloigne sans s’en apercevoir des premières habitations pourtant toutes proches.

Après deux kilomètres à grimper à flanc de montagne, elle est victime d’une chute. Blessée au dos et à une cheville, la voilà incapable de se mouvoir. Elle se blottit dans un trou et décide d’attendre les secours. Elle l’ignore, mais de longues, de très longues heures se profilent.

Lire aussi : Pyrénées. Qui veut tenter d’effaroucher les ours dans l’Ariège ?

Deuxième nuit

C'est dans le secteur du hameau de que l'automobiliste désorientée s'est perdue.

C’est dans le secteur du hameau de Menac que l’automobiliste désorientée s’est perdue. (©Google Streetview)

Du samedi 4 au dimanche 5 mai 2019. Le lendemain matin, vers 8 heures, un berger découvre la voiture en fâcheuse posture, précise le quotidien régional. Il alerte les gendarmes. La plaque d’immatriculation de la Fiesta leur dévoile l’identité de sa propriétaire. Mais où est-elle ?

Ses proches sont alertés. En l’absence de signes de vie, chacun commence à s’inquiéter. La gendarmerie ouvre une enquête pour disparition inquiétante.

La victime, elle, doit compter les heures, au fond de son trou. Elle entame sa deuxième nuit à la belle étoile à 600 mètres d’altitude. 

Troisième nuit

Du dimanche 5 au lundi 6 mai 2019. Les recherches se poursuivent avec les moyens du bord. Les lieux de la disparition se situent à 100 km tout juste, au sud de Toulouse.

Et s’il ne se trouve qu’à une poignée de kilomètres à vol d’oiseau de la RN20, qui relie la capitale régionale à l’Andorre, ce secteur des Pyrénées ariégeoises demeure sauvage et peu peuplé.

Lire aussi : Pyrénées : un jeune randonneur fait une chute mortelle de 50 mètres, en Ariège

Comment la victime passe-t-elle ses journées ? Elle n’a rien à boire, rien à manger et son corps la fait souffrir. On imagine son calvaire.

Quatrième nuit 

La jeune femme a été hélitreuillée puis évacuée vers un hôpital toulousain.

La jeune femme a été hélitreuillée puis évacuée vers un hôpital toulousain. (©Illustration/Fabrice Balsamo/SIRPA)

Du lundi 6 mai au mardi 7 mai 2019. La compagnie de gendarmerie de Foix déploie de gros moyens : six motos tout-terrain et un maître-chien explorent le terrain. Un hélicoptère sillonne le ciel et scrute la moindre présence humaine au sol.

Cette présence aérienne redonne, dans un premier temps, espoir à la victime. Tel un scarabée zébrant le ciel ariégeois, le vrombissement des pâles de l’hélico parvient jusqu’à elle.

Mais elle n’est pas en mesure de se manifester. Et doit supporter l’idée qu’elle demeure invisible aux yeux du pilote. Après trois nuits passées dehors, ses forces s’amenuisent, son moral décline. Elle va en vivre une quatrième.

Cinquième jour 

Mardi 7 mai 2019. La vingtaine de gendarmes mobilisés sont proches d’abandonner les recherches. Mais leur obstination à chercher d’abord et avant tout une personne potentiellement blessée va payer. Un tuyau venu d’une habitante leur vient aux oreilles. Une histoire de… chien qui aboie et de moutons qui bêlent un peu trop fort.

Sur le moment, en l’occurrence le samedi, cette Ariégeoise d’un hameau près d’Arignac n’y a pas prêté attention. Mais de voir tous ces gendarmes lui a remis l’événement à l’esprit. Les militaires se précipitent vers la zone indiquée. Ils crient le prénom de la disparue jusqu’à… ce qu’une voix leur réponde. 

Affaiblie, blessée, déshydratée, la jeune Tarnaise est néanmoins saine et sauve. Hélitreuillée, elle a été évacuée au Chiva (Centre hospitalier du Val d’Ariège), à Saint-Jean-de-Verges, puis transférée vers un établissement toulousain où elle panse ses blessures. Et se remet de ses émotions. 


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