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A Bouvron, le général De Gaulle et le parchemin du monument de la reddition de nouveau réunis

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A Bouvron (Loire-Atlantique), le maire Marcel Verger pose avec le parchemin retrouvé, portant la signature du Général de Gaulle, et la photo de ce dernier prise en 1951, lors de sa venue pour commémorer la Reddition de la poche de Saint-Nazaire du 11 mai 1945.

A Bouvron (Loire-Atlantique), le maire Marcel Verger pose avec le parchemin retrouvé, portant la signature du Général de Gaulle, et la photo de ce dernier prise en 1951, lors de sa venue pour commémorer la Reddition de la poche de Saint-Nazaire du 11 mai 1945. (©Eclaireur – Cécile Rossin)

Tout le monde le croyait inséré dans le monument commémorant la reddition des Allemands de la poche de Saint-Nazaire le 11 mai 1945, à Bouvron (Loire-Atlantique). Le parchemin inaugural de la stèle, écrit dans un premier temps en 1949 (lire l’encadré plus bas) puis signé de la main même du Général de Gaulle en mai 1951, a finalement refait surface de manière totalement inattendue.

Le maire de Bouvron, Marcel Verger, l’a dévoilé lors de la cérémonie commémorative du 11 mai 2019, à la grande surprise des habitants. 

Retrouvé dans les archives d’un Bouvronnais défunt

Voici quelque temps déjà, j’ai reçu en mairie des personnes de la famille d’un Bouvronnais défunt. En fouillant dans ses archives, elles avaient eu la surprise de tomber, rangé dans une vulgaire enveloppe, sur ce parchemin qui était censé avoir été introduit dans le monument en 1951, comme cela est indiqué en toutes lettres dessus !

Le texte inscrit au bas du document, accroché dans un cadre dans le bureau du maire actuellement, est en effet le suivant :

Le vingt mai mil neuf cent cinquante et un, après avoir déposé en hommage à la Résistance française une gerbe de fleurs au monument de la Reddition de la poche de Saint-Nazaire, le Général de Gaulle a signé et introduit au coeur du monument le présent parchemin, en présence de M. Patrice Walsh de Serrant, Maire de la Municipalité, et d’une grande foule du peuple.

Le parchemin et la photo du Général de Gaulle en 1951.

Le parchemin et la photo du Général de Gaulle en 1951. (©Eclaireur)

Jean Caud, ambulancier pendant la guerre

Il semble désormais qu’un habitant de l’époque, Jean Caud, ait donc d’une façon ou d’une autre, récupéré le fameux document. Marcel Verger explique :

Jean Caud était ambulancier, pendant la guerre, et il a beaucoup oeuvré pour la réalisation de ce monument de la Reddition. Il faut positiver : si ce document n’avait pas été retrouvé dans ses archives, la population d’aujourd’hui n’aurait jamais pu le voir comme maintenant.

Ce nom, le maire ne l’a pas dévoilé tout de suite. « Je ne l’ai pas fait lors de la commémoration du 11 mai, car je ne voulais pas qu’il y ait une polémique par rapport à cette personne », confirme-t-il. Mais, les rumeurs et les conjectures sont aussitôt allées bon train à ce sujet…

Des bruits ont commencé à courir sur l’ancien maire, Patrice Walsh de Serrant. J’ai donc préféré sortir le vrai nom, pour mettre fin à cela.

Un symbole pour la paix, avant les élections européennes

Marcel Verger dit aussi avoir volontairement attendu, avant de révéler toute l’histoire :

J’ai pris le temps de la réflexion. D’une part par rapport à la gestion des relations avec la famille du défunt, mais aussi pour savoir quel était le meilleur moment. J’ai finalement choisi cette année à cause des élections européennes : pour moi, cette reddition a ouvert les portes de la paix en Europe et posé ses fondations.

Ce parchemin, avec le monument auquel il est lié, était donc pour Marcel Verger un symbole fort à produire à quelques semaines des élections européennes.

On l’a sorti pour conforter les europhiles et contrer les eurosceptiques, à l’heure du repli sur soi de certains pays, qui risque de casser la démocratie. Il faut garder cette paix en Europe, bâtie depuis 74 ans.

Le monument de la Reddition de la poche de Saint-Nazaire à Bouvron (Loire-Atlantique).

Le monument de la Reddition de la poche de Saint-Nazaire à Bouvron (Loire-Atlantique). (©Eclaireur)

Le parchemin sera restauré aux Archives départementales

Le document sera prochainement remis aux Archives départementales de Loire-Atlantique « pour y être numérisé et faire l’objet d’un traitement de conservation. Car depuis qu’il est ressorti à la lumière, la signature du Général de Gaulle a déjà commencé à s’estomper… » Il reviendra ensuite en mairie de Bouvron, où il sera accroché à un mur de la salle du conseil, sans doute à côté de la photo du Général de Gaulle prise en 1951, lors de la commémoration au monument de la Reddition.

Et Marcel Verger de souligner en souriant :

C’est la première fois que cette photo et le parchemin signé de la main du Général de Gaulle peuvent se côtoyer ! 

 

Qu’est-ce que ce parchemin ?
Ce document a en fait été écrit dans un premier temps en octobre 1949, à l’occasion de l’inauguration officielle du monument de la Reddition de la poche de Saint-Nazaire à Bouvron. Ce jour-là, il est signé par six personnalités, militaires et élus. Parmi elles notamment, le général De Larminat, commandant des troupes françaises qui ont libéré la poche de Saint-Nazaire le 11 mai 1945. La première partie du parchemin, écrite en 1949, produit les noms et les signatures de ces personnalités.
La seconde moitié est donc celle écrite pour rapporter la venue du Général de Gaulle en 1951. Celui-ci avait d’ailleurs déclaré : « C’est ici que s’est réellement terminée la Seconde guerre mondiale en Europe ». La signature de De Gaulle apparaît tout au bas du parchemin.
Quant aux deux signatures supplémentaires qui figurent entre les deux parties ? Elles sont en fait celles de Jean Caud et de l’abbé Ploquin, qui fut aumônier du Maquis ! Leurs noms n’étant pas officiellement mentionnés par ailleurs sur le document, on peut imaginer que les deux hommes les ont apposées après coup…

Le parchemin écrit en deux temps : en 1949 et en 1951.

Le parchemin écrit en deux temps : en 1949 et en 1951. (©Eclaireur)


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