
Massage cardiaque, garrot ou encore pansement sont les gestes de premiers secours enseignés par Marie Carlier aux Grandes-Ventes.
« Je me voyais plutôt dans le tourisme », confie Marie Carlier, enseignante aux Grandes-Ventes (Seine-Maritime) depuis deux ans. Mais c’était bien avant de travailler un été dans un institut médico éducatif (IME). Le contact avec les enfants a créé la petite étincelle qui l’a poussé à passer les concours, avec succès, pour devenir institutrice.
« Voir mon métier autrement »
Avant d’arriver aux Grandes-Ventes, elle a passé 14 ans à Auffay. Son histoire personnelle l’a amené à se former à l’enseignement des gestes qui sauvent.
Seule enseignante du primaire
« Mon fils a été malade. J’ai été arrêtée plusieurs mois pour m’occuper de lui. J’ai passé beaucoup de temps à l’hôpital, détaille Marie. J’ai vu les bienfaits procurés aux malades dans les hôpitaux. J’ai songé à me former pour enseigner à l’hôpital. Mais il y a peu de postes. Par ailleurs, aurais-je été capable d’assumer psychologiquement ? Je me pose encore la question ».
Lorsqu’elle a retrouvé le chemin de l’école, elle s’est ouverte de ses envies auprès de l’inspecteur académique. Ce dernier lui a alors proposé de suivre une formation lui permettant d’enseigner aux élèves de primaire les gestes qui sauvent.
« C’est une soupape, une façon de voir mon métier autrement avec un sujet qui me tient à cœur », confie Marie Carlier.
Elle poursuit :
« J’ai passé ma formation à Rouen, j’étais la seule. Et je suis toujours la seule du primaire à être formée ».
La formation est généralement proposée aux professeurs du collège qui font passer le PSC1 (Prévention et secours civiques de niveau 1) à leurs élèves.
À partir de 10 ans
Mais la formation dispensée aux collégiens peut l’être aux enfants âgés de 10 ans minimum.
« Les CM2 peuvent suivre la formation mais c’est compliqué à mettre en place », explique l’enseignante.
Les participants ne peuvent pas être plus de 10.
Ce critère implique la séparation d’une classe de 25 élèves en plusieurs groupes. À cela s’ajoute la présence d’un instituteur remplaçant pour la classe de Marie afin qu’elle puisse dispenser la formation.
« À Auffay je n’avais pas pu le faire », regrette Marie qui continue à se tenir informée des nouveautés en la matière tous les ans. Et cette année, elle a pu enseigner les gestes de premiers secours aux élèves de CM2 des Grandes-Ventes. « J’étais contente que ça puisse se faire », admet-elle.
Et de poursuivre :
« J’aimerais aller dans d’autres écoles pour former les enfants ».
Au terme de la formation (deux séances d’1 h 30) chaque élève reçoit une attestation. Le document implique la connaissance de gestes autour de trois termes : protéger, alerter et secourir.
« Ils apprennent à faire un garrot tourniquet, un pansement compressif, un massage cardiaque et la position latérale de sécurité à utiliser lors de l’attente des secours », détaille l’enseignante.
Les attentats de 2015 ont modifié le regard sur les gestes de premiers secours.
Marie commente :
« On ne faisait plus de garrot mais on le refait en cas de présence de victimes multiples »