A Bogotà, le sénateur et ancien combattant des FARC avait été séduit par sa rencontre avec Hervé Morin. il avait accepté son invitation à venir témoigner à Caen. (©Philippe Rifflet/LIberté Le Bonhomme Libre)
Aujourd’hui sénateur pour représenter le Parti des FARC, Pastore Alape a joué un rôle important au sein de la Force Armée Révolutionnaire qui a mené la guérilla en Colombie pendant près d’un demi siècle.
Sa sécurité n’est pas garantie
En novembre 2018, alors qu’il conduisait une délégation de chefs d’entreprise normands en Colombie, Hervé Morin, ancien ministre de la Défense, avait rencontré l’ancien guerillero dans le but de l’inviter à participer à la deuxième édition du forum mondial « Normandie pour la Paix » organisé du 4 au 5 juin 2019 à Caen (Calvados).
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L’ancien combattant marxiste qui a choisi la voie politique pour continuer de défendre ses idées, avait apprécié la rencontre avec le Président de Région, et accepté l’invitation à venir évoquer en Normandie les accords de paix signés à La Havane en 2016, après cinquante ans de guerre, et quatre ans de négociation. Il avait accepté à une condition, que son hôte lui garantisse une totale sécurité.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt aux États-Unis
Pastore Alape a finalement dû renoncer à faire le voyage jusqu’à Caen. En cause, le mandat d’arrêt délivré contre lui par l’État américain depuis la guerre. Quand il parlait d’assurer sa sécurité, l’ancien guérillero évoquait sans le dire le risque de voir les États-Unis demander son extradition au gouvernement français dès qu’il aurait posé le pied dans l’Hexagone.
Malgré de nombreuses démarches et contacts engagés par la Région Normandie auprès des services de l’État, aucune garantie n’a pu être apportée à Pastore Alape. De surcroit, la forte présence américaine dans la région à la veille du 75e anniversaire du Débarquement, et la venue de Donald Trump jeudi 6 juin, n’étaient guère des éléments encourageants pour le Colombien.
Un million de dollars de récompense pour l’arrestation d’un ancien chef des FARC
La situation des anciens FARC en Colombie, notamment ceux qui n’ont pas choisi la voie de la réconciliation, semble d’ailleurs se tendre à nouveau. Le gouvernement colombien dont la politique fait craindre un retour à la lutte armée, vient en effet de promettre une récompense d’un million de dollars pour tout renseignement qui permettrait d’arrêter Hernan Dario Velasquez alias « El Paisa », un ex-chef des FARC accusé de ne pas avoir respecté les accords de paix.
C’est en 1964 que la Colombie a basculé dans la guerre qui a duré jusqu’en 2016. A l’origine du conflit, une insurrection paysanne dans la province du Caguan. Dans les années 2000, les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) comptait jusqu’à 7 500 hommes prêts à tout. Le conflit a fait plus de 260 000 morts et disparus.