Les nombreuses terrasses au pied du Capitole peuvent parfois tenter les voleurs. (©Illustration/Lilian Cazabet/Actu Toulouse)
Imaginez Carl Lewis, prêt à jaillir des starting-blocks, sur la piste de Séoul (Corée), lors de la finale du 100 mètres des JO de 1988.
Pour les moins de 30 ans, il est bon de préciser que les Jeux Olympiques existaient déjà au 20ème siècle. Pour les plus de 80 ans, qu’on les disputait durant l’Antiquité.
L’œil rivé sur les « pourliches »
Mais revenons à Carl Lewis. Un Carl Lewis toulousain sans marcel ou short moulant, et sans pointes aux pieds, mais que la morale ne leste pas trop.
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Mettons plutôt, son plus farouche adversaire, le Canadien Ben Johnson. La scène se passe lundi 3 juin 2019, sous la noble façade du Capitole, à Toulouse.
Notre sprinter a l’œil rivé sur la terrasse d’un restaurant, comme un gypaète barbu des Pyrénées sur la carcasse d’une marmotte un peu trop aventureuse.
La police municipale a pris en charge l’un des deux sprinters. (©Archives/Publihebdos/78actu)
Les serveurs sprintent à leur tour
Il guette le moment propice, perçoit dans la pétarade d’un scooter le coup de feu du starter, et s’élance à toute berzingue en direction d’une table.
Il saisit au vol un cendrier contenant des pourboires et produit son accélération, celle qui doit lui permettre de rallier la ligne d’arrivée de la liberté, auréolé d’or (les « pourliches ») et de gloire (Ben Johnson n’a jamais vraiment succombé aux états d’âme stéroïdiens durant sa carrière).
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C’était sans compter sur la réactivité de deux serveurs, à qui on tentait de tondre la laine sur le dos et qui ne l’entendaient pas de cette oreille.
La police municipale à la rescousse
Le 100 mètres s’est finalement achevé en course de relais. Le voleur étant parvenu à transmettre le bâton-butin à un complice aux jambes de feu, dont les muscles n’étaient pas encore gavées d’acide lactique.
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Bref, les voleurs ont réussi leur coup. Les serveurs, échoués sur la ligne, impuissants à ramener l’or. Comme Carl Lewis sur la piste. Seul Ben Johnson a chuté.
Comme dans l’histoire du sport, le « vainqueur », âgé de 38 ans, a été rattrapé par la patrouille. Celle de la police municipale en l’occurrence. Sera-t-il banni à vie de toute « compétition », sous l’opprobre général ?