
Les bureaux de tabac pourraient bientôt vendre des billets de train (©Wikimedia)
Le prix du tabac grimpe et la consommation de cigarettes baisse. De quoi assombrir l’avenir des quelque 25 000 buralistes de France, qui ont déjà vu 9000 des leurs mettre la clé sous la porte en 20 ans.
« Il y a beaucoup d’inquiétudes, reconnaît auprès d’actu.fr Philippe Coy, président de la confédération des buralistes ce vendredi 1er mars, alors que les paquets de cigarettes ont augmenté de 50 à 60 centimes. Mais notre profession est loin d’être enterrée. »
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Un commerce implanté partout
L’implantation de ce commerce sur tout le territoire national, notamment dans les zones très rurales, lui donne l’avantage de pouvoir se diversifier et offrir de nouveaux services à ses clients. De nombreux bureaux de tabac proposent des services de téléphonie (vente de cartes SIM prépayées et de recharges), de transferts d’argent, de points relais… Et ils pourraient bientôt vendre des billets de train.
L’idée, émise par Philippe Coy, est parvenue aux oreilles de Guillaume Pepy, le président de la SNCF. Ce dernier s’y est dit favorable, mardi 26 février, au micro de BFMTV : « On vend de moins en moins de cigarettes [dans les bureaux de tabac, mais] on peut vendre autre chose. »
10 millions de clients tous les jours
« Pour le moment rien n’est acté », tient à préciser le patron des buralistes, qui rencontre celui de la SNCF, mercredi 6 mars. « Nous verrons comment mettre en place un tel dispositif et une zone de test sera probablement choisie. »
Une telle mesure est logique pour des commerçants qui accueillent 10 millions de clients tous les jours (soit près d’un Français sur 6), selon Philippe Coy. D’ailleurs, les buralistes d’Île-de-France vendent déjà des tickets de métro et de RER, et en Province, on propose également des tickets de bus. « C’est ce que je faisais dans mon commerce de Pau (Pyrénées-Atlantique), il n’y a donc aucune raison que nous ne puissions pas vendre des billets de train ! » ajoute-t-il.
Il considère sa profession comme une « continuité des services publics », à l’heure où nombre d’entre eux ferment leurs portes, notamment dans les centres-bourgs.
Il y a quelques années, nous vendions des vignettes automobiles, nous faisions le change entre les francs et l’euro… Aujourd’hui, nous vendons des timbres fiscaux.
Service de carte grise, encaissement des impôts ?
Le bureau de tabac est donc un lieu d’achat de produits de consommation courante, notamment pour les clients non-fumeurs, qui représentent 42% de la clientèle. Par contre, les alternatives aux tabac, comme la cigarette électronique, ne sont pas assez présentes, estime Philippe Coy : « Avec la pression fiscale sur les cigarettes, nous devons mettre l’accent sur le vapotage. »
D’autres services, comme les démarches pour le certificat d’immatriculation (ex-carte grise), l’encaissement des impôts, pourraient également voir le jour dans les bureaux de tabac. De quoi donner un peu d’air à cette profession fragile.