
Mardi 18 juin, le sous-préfet d’Avranches, Gilles Traimond, a visité l’usine MMP Premium (à droite), en compagnie du directeur de site, Eric Piclin. Ici, devant la nouvelle machine installée dans l’entreprise en début d’année. Le représentant de l’État s’est notamment intéressé aux spécificités de l’entreprise qui rendent son activité « non délocalisable » dans un pays à bas coût.
Parfois toujours appelé Alliora ou Allardi, de son nom historique, le site MMP Premium de Saint-Hilaire est entre de nouvelles mains depuis 2015.
« La société autrichienne MMP a racheté Alliora en 2015, excepté le site de Fougères », explique Eric Piclin, directeur des sites MMP Premium de Saint-Hilaire-du-Harcouët mais aussi d’Ancenis, en Loire-Atlantique.
Un géant autrichien
Le site de Saint-Hilaire est le plus important des deux, avec un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros, contre 14 millions pour Ancenis.
Cotée en Bourse à Vienne, l’entreprise MMP (Mayr-Melnhof Packaging), spécialisée dans l’emballage carton, compte près de 10 000 salariés et environ 50 sites de production dans le monde.
Moins d’intérim
Une nouvelle direction générale a été nommée fin 2018 pour les filiales d’emballage de luxe et pharmaceutique. « Avec une volonté de faire moins appel à l’intérim », précise Eric Piclin.
26 embauches en CDI sont ainsi prévues sur l’année pour le site de Saint-Hilaire, qui tourne 24 heures/24 et compte environ 220 salariés. 19 contrats ont déjà été signés.
« Le recours à l’intérim coûte cher et embaucher est un moyen pour nous de fiabiliser nos processus. Nous devons également anticiper les départs à la retraite pour les années qui viennent, qui concernent environ 30 % de l’effectif », note Eric Piclin.
Formations sur place
D’autant que les métiers de MMP Premium, qui conçoit des emballages de haute qualité pour les parfums, maquillages mais aussi spiritueux de luxe, sont uniques en leur genre. Vernis, sérigraphies, gaufrages : une dizaine d’étapes sont parfois nécessaires à la confection d’un emballage.
« Nous avons besoin d’avoir des gens formés spécifiquement sur place », poursuit Eric Piclin. « Pour certains de nos postes, aucune formation n’existe ».
« Sur ce type de recrutement, Pôle emploi et la Mission locale peuvent réaliser au besoin un travail plus fin, avec une méthode de recrutement par simulation qui permet de recruter davantage sur les compétences qu’en fonction des diplômes des candidats », précise le sous-préfet d’Avranches Gilles Traimond, venu visiter l’usine ce mardi 18 juin et qui avait déjà été en contact avec l’entreprise ces derniers mois.
L’Oréal, LVMH
L’Oréal ou LVMH : les clients de MMP Premium sont essentiellement les géants du luxe français avec des marques bien connues comme Dior, Yves Saint Laurent, Lancôme, etc.
Un marché à forte valeur ajoutée qui est presque exclusivement tricolore.
« À 90 %, précise Eric Piclin. On exporte, en Italie ou en Espagne notamment, mais très peu. » Des clients qui demandent une réactivité qui s’accélère d’années en années.
« Aujourd’hui, il suffit qu’une blogueuse se montre en photo avec un maquillage pour que les ventes du produit explosent d’un coup ».
Pour suivre cette demande, le site de Saint-Hilaire est doté depuis le début d’année d’une nouvelle machine qui fabrique des plaques offset : un CTP, comme Computer to plate, d’une valeur de 500 000 €.
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