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Journaliste à Voix du Jura, j’ai joué mon propre rôle dans la série « Meurtre dans le Jura »

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C’est dans la salle des commandes que se déroulera la majeure partie de ma scène.

C’est dans la salle des commandes que se déroulera la majeure partie de ma scène. (©Joffrey Fodimbi)

Comme vous le savez, samedi 18 mai 2019, je me suis rendu à Arinthod pour le casting de la série « Meurtre dans le Jura » diffusée sur France 3. Afin d’en rédiger un article, certes, mais également avec l’objectif de passer moi-même le casting, dans l’espoir de pouvoir faire un second article, me permettant de vous emmener dans les coulisses de la série.

Lire aussi : À Arinthod, j’ai passé le casting pour la série « Meurtre dans … » diffusée sur France 3

Et c’est chose faite ! Le 29 mai 2019, Marie Pairis, la directrice de casting m’appelle : « Bonjour Joffrey, je vous appelle pour vous dire que, plus que figurant, j’ai pensé à vous pour un rôle de silhouette ; celle du journaliste local. Rendez-vous le 21 juin. »

Quelle surprise, plus que simple figurant, je serai donc une silhouette, soit un tout petit rôle visible, par opposition au figurant qui, lui, se fond dans le décor.

Le 14 juin 2019, un second appel, c’est Magali, la costumière. « Avez-vous une petite veste légère ? Un jean et des baskets ? Un sac à dos ? » Ça tombe bien, elle décrit parfaitement la manière dont je m’habille au quotidien.

Le 20 juin 2019 enfin, veille du tournage, Marie Pairis m’envoie un SMS pour m’indiquer l’heure et le lieu du rendez-vous.

Direction le HMC

Vendredi 21 juin 2019, 8 h, j’arrive donc à Chassal après une heure de route depuis Lons-le-Saunier. La scène du jour se tournera à la centrale hydroélectrique de Porte-Sachet, située sur la commune de Lavans-lès-Saint-Claude.

Mais avant cela, je dois faire une étape par le HMC comme on dit dans le métier ; à savoir Habillage, Maquillage, Coiffure. Situé dans une salle communale, c’est le centre névralgique où se croisent techniciens, équipe de réalisation et comédiens.

J’y retrouve une dizaine d’autres figurants, dont deux qui comme moi, feront office de silhouettes. L’habilleuse vérifie que mes vêtements apportés conviendront bien pour mon rôle, et on me fait passer au maquillage, indispensable avant de passer devant la caméra. Surtout lorsque, comme moi, on a un crâne chauve qui peut facilement avoir tendance à briller sous les projecteurs.

Devant moi, Sandrine Quétier est elle aussi en train de se faire maquiller, alors que dans un coin de la pièce, Pierre-Yves Bon et Philippe Gougler vaquent à leurs occupations avant d’aller sur le plateau.

Vers 8 h 45, les comédiens accompagnés de quelques techniciens et des sept figurants du jour se rendent en navette à la centrale hydroélectrique, située à quelque 2 km du HMC. Mes deux camarades silhouettes et moi restons sur place, alors qu’on nous fait savoir que notre scène viendra plus tard dans la matinée.

Il y a Claude, le retraité et membre très actif d’un ensemble folklorique populaire jurassien, et Ève, la comédienne de théâtre locale. Durant près de deux heures, nous faisons connaissance autour d’un café en attendant que l’on vienne nous chercher pour aller sur le plateau.

Et à 11h : « les silhouettes, c’est à vous ! » Un technicien nous emmène à notre tour sur le lieu du tournage. Arrivés sur place, Sandrine Quétier et Pierre-Yves Bon tournent ce qui sera la fin de la scène.

Bien sûr, si vous ne le saviez pas, au cinéma aucune scène n’est tournée dans l’ordre, et ce, en fonction des contraintes techniques ou climatiques. L’après-midi s’annonçant orageuse, l’équipe de réalisation a préféré tourner la scène d’extérieur le matin.

Une, deux, trois fois…

Alors que deux des sept figurants partis plus tôt dans la matinée sont déjà en train de tourner, nous discutons avec ceux qui attendent patiemment. « Ils font et refont la scène depuis plus d’une heure », m’explique l’un deux, déconcerté.

Devant la centrale hydroélectrique, Sandrine Quétier et Pierre-Yves Bon sortent effectivement du bâtiment pour rentrer dans une Mercedes d’époque. Une fois, deux fois, trois fois…

Derrière eux, un figurant passe le balai et l’autre accroche une banderole sur laquelle on peut lire : « Rétrospective du barrage de Vouglans – 50 ans ». Vient alors le moment de tourner les scènes en intérieur.

Devant la centrale hydroélectrique, les comédiens attendent de tourner la suite de leur scène.

Devant la centrale hydroélectrique, les comédiens attendent de tourner la suite de leur scène. (©Joffrey Fodimbi)

L’équipe s’affaire pour mettre en place les moyens techniques au tournage de ce nouveau plan, les cinq autres figurants sont appelés, et nous, silhouettes, restons encore sur la touche. J’avais conscience qu’un tournage induisait de longues heures d’attente, et je l’ai vérifié. Mais qu’importe, les heures passent vite lorsqu’on est curieux. À regarder l’équipe de réalisation encadrer les comédiens, les techniciens aménager les décors, j’ai de quoi observer.

Entre les prises, les trois comédiens professionnels sont à nos côtés. Certes, la place n’est pas au copinage, mais les sourires sympathiques et les quelques échanges nous prouvent qu’ils n’ont pas la grosse tête ; ce que d’aucuns pourraient croire de personnes issues d’un milieu qui nous est méconnu.

À midi, un membre de l’équipe vient à notre rencontre.

« Ève, Claude, Joffrey, vous ne tournerez finalement que cette après-midi, donc vous allez retourner au HMC pour manger. »

Bon… et bien retour à la case départ.

Sur la place du village, un camion faisant office de cantine permet à chacun de prendre une pause bien méritée, avant de retourner sur le plateau pour une longue après-midi de tournage.

Et c’est sur les coups de 14h que nous y retournons. Je ne vais pas vous cacher que je commençais à trépigner d’impatience à l’idée de pouvoir enfin tourner, car depuis le matin même, je n’avais aucune idée de ce que j’allais réellement devoir faire.

Nicolas, le journaliste

C’est alors que ma scène arrive enfin. On m’explique que je serai Nicolas, un journaliste local, qui est en train de prendre Dédé en photo lors d’une exposition sur les 50 ans du barrage de Vouglans. Dédé, joué par Claude, le retraité, est censé être la mémoire du barrage, que les enquêteurs joués par Sandrine Quétier et Pierre-Yves Bon sont venus interroger dans le cadre de leur enquête. Guidés au sein de la centrale hydroélectrique par Philippe Gougler, qui joue lui le rôle du maire du village, on me fait alors comprendre que je dois sortir de la salle des commandes où je suis en train de photographier le Dédé, pour laisser les enquêteurs faire leur travail.

Dans l’attente de ma scène, j’observe l’équipe de tournage en pleine réalisation.

Dans l’attente de ma scène, j’observe l’équipe de tournage en pleine réalisation. (©Joffrey Fodimbi)

Mais la scène, encore une fois, va être tournée dans le sens inverse. D’abord la sortie des enquêteurs de la salle des commandes. Lorraine David-Pidoux, 1er assistante réalisation, vient alors m’expliquer où me mettre et quoi faire. « Tu te mets à côté de la porte et tu photographies les photos de l’exposition. Lorsque les deux comédiens sont sortis de la pièce, tu y retournes pour voir Dédé. »

On répète alors la scène plusieurs fois, puis les trois mots magiques arrivent enfin : « Moteur, ça tourne, action ! » Une prise, deux prises, trois prises… Jusqu’à dix prises seront nécessaires pour ce simple plan.

Je photographie, laisse passer les comédiens, et me dirige vers la salle des commandes. « Coupez ! » Je retourne immédiatement à ma place, et je recommence. Photo, comédiens, salle des commandes ; photo, comédiens, salle des commandes ; photo, comédiens, salle des commandes… Inlassablement.

Le plan terminé, nous passons au début de la scène ; l’entrée des enquêteurs dans la salle des commandes, guidés par le maire du village et venus interroger Dédé.

« Alors Joffrey, tu le photographies en rafales jusqu’à ce que le maire te dise de partir, et là tu sors de la pièce. »

Là encore, plusieurs répétitions, et « Action ! ».

Sur le script est écrit : « Ils se dirigent vers l’ancienne cabine des commandes où un vieil ouvrier discute avec un jeune journaliste de la presse locale » ; et là le maire dit, en me tapant sur l’épaule : « Allez Nicolas, tu finiras après. Dédé, tu peux répondre à leurs questions. » Je sors de la pièce et la scène se poursuit pendant quelques minutes.

Là encore, nous la tournons en une dizaine de prises. Et ma présence à l’écran ne durera pas plus de 5 secondes. Quelques derniers plans de coupe sont tournés par l’équipe de réalisation et vers 17h la journée se termine sous les applaudissements.

Nous sommes tous reconduits au HMC en navette, et l’on nous remercie pour notre participation. Je repars direction Lons-le-Saunier, des images plein la tête et ce plaisir de me dire que j’ai joué mon propre rôle dans une série.

 

Le synopsis
Rose Tournaut, une guérisseuse est retrouvée morte à son domicile, recouverte de pétales blancs, pétales qui évoquent la Dame Blanche, une légende de fantôme supposé hanter les abords du lac de Vouglans… Pour les deux enquêteurs, Anna Buisson, capitaine de gendarmerie à Moirans dans le Jura et Eymeric Massoni-Tournanult, vedette de la Section de Recherches de la gendarmerie de Lyon, et surtout petit-fils de la victime, l’enquête s’annonce électrique… D’autant qu’un second meurtre se produit… Pour tirer cette affaire au clair, les enquêteurs doivent plonger au cœur des secrets de famille et des trésors enfouis au fond du lac…

 

Le tournage
> Une équipe de 50 techniciens et 25 comédiens
> Un tournage du 5 juin au 2 juillet, soit 21 jours de tournage
> De nombreux lieux : La Tour-du-Meix, le château de Marigna, Charchilla, Maisod, Orgelet, Clairvaux-les-Lacs, le port de la Mercantine et l’ancienne mairie d’Arinthod refaite en gendarmerie
> Une livraison à France 3 prévue en octobre pour une diffusion d’ici la fin de l’année


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