Dans le cadre du Grand débat national, des familles monoparentales ont fait part de leurs difficultés du quotidien. (©Nicolas Gastal.)
Afin de recueillir la parole de ces familles monoparentales dans le cadre du Grand débat national, des rencontres ont été organisées un peu partout en France. C’était le cas à Aurillac jeudi 7 mars 2019 dans les locaux du planning familial, situés à la maison des associations.
Des parcours différents
Au cours de cette matinée d’échanges, des mères et pères qui élèvent seuls leurs enfants ont pu débattre sur leurs difficultés du quotidien. Chacun ayant bien entendu des parcours de vie différents. Carine, trois enfants, s’est séparée en 2012 et le papa « n’a pas donné de nouvelles depuis 2013. » Fatima, quant à elle, est arrivée en France en 2005 et a perdu son mari à la suite d’une maladie en 2016. Elle est maman de trois filles. Steve, de son côté a quitté Paris à la suite d’une séparation et a une fille. Anne-Marie est mère de deux enfants. Elise a trois enfants et vient de se séparer. Enfin, Emilie a eu son garçon à l’âge de 17 ans. Après ce tour de table, un échange a eu lieu où chacun a pu exprimer son ressenti.
Le regard de la société est pesant
Ainsi il a été question de la peur de perdre ses enfants : « Les regards de la société peuvent être pesants. Mais quoiqu’il arrive, il faut tenir le coup, on ne peut pas être malade, sinon qui va s’occuper de nos enfants » répétaient certains parents.
Visite chez le psychologue
Et de faire des propositions. Certains émettent alors l’idée de rendre obligatoire la visite chez un psychologue pour un enfant qui vient de subir le traumatisme de la séparation de ses parents. D’autres évoquent le manque d’informations : « Vers qui se tourner quand on vient de se séparer » indique alors une maman.
Certains mettent en avant le fait que « les lois doivent s’adapter à l’évolution de la famille dans notre société. »
L’aspect financier qui entre en ligne de compte
L’aspect financier a été aussi mis au débat. Pour certains, il est indispensable de revaloriser les assistantes maternelles : « Quand elles s’occupent d’un seul enfant, elle touche 3 euros de l’heure. » Une maman a mis en avant : « Quand on travaille à temps plein, on est fatigué de la journée, et si on travaille à mi-temps, on n’a pas assez d’argent pour élever nos enfants. Il faut alors trouver un 3/4 temps, mais ce n’est pas évident. » Et une autre de pointer du doigt des « aides financières qui sont trop minimes si on élève seule son enfant. »
Créer un réseau
Une autre proposition a émergé : à savoir créer un réseau de mère ou père isolés, qui pourraient alors se donner un coup de main pour la garde des enfants : « C’est une idée intéressante » conclut un parent.
Rencontre de familles monoparentales ce 7 mars à #Aurillac:l'occasion d'évoquer la pression sociale et les sacrifices pro et perso qu'entraînent la monoparentalité, en proposant des pistes notamment pour améliorer l'accès à l'emploi, à la garde d'enfants #MèresIsolées pic.twitter.com/LijO5yZRvw
— Préfet du Cantal (@Prefet_15) March 7, 2019
Les conclusions de ces rencontres doivent être remises à Marlène Schiappa, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations.