Ouverte à partir du 1er avril, l’île Nancy continue d’attiser la polémique. La municipalité a décidé d’ouvrir entièrement l’île au public, en entamant dès novembre 2015 des travaux d’aménagement, du côté où vivent une dizaine d’habitants. Une décision à laquelle se sont opposés les résidents du petit archipel. Aujourd’hui, ils ne peuvent que constater l’installation de structures pour accueillir les curieux.
Peur pour leur sécurité
« Si nous sommes venus vivre ici, c’est pour avoir de la tranquillité », s’agace Jean-Pierre Gallois, président de l’association Trank’Île. Depuis le début des travaux, le projet ne cesse de faire débat. « Nous avons lancé une pétition, qui a récolté 1500 signatures, informe le président de l’association. Et nous n’avons pas fait du porte-à-porte, nous nous sommes juste mis sur le marché du centre-ville. Mais la mairie n’en a pas tenu compte. » Du côté des élus, on affirme avoir entendu le mécontentement des résidents, mais le projet consiste avant tout à « mettre en avant la nature, à la fois la faune et la flore de l’île, via un parcours ludique avec des panneaux informatifs et des pontons en bois », informe Alain Mazagol, adjoint au maire délégué aux travaux du patrimoine. Un argument qui ne passe pas pour cette riveraine. « J’ai peur pour ma sécurité. La mairie ne pourra pas contrôler les allées et venues de l’ensemble des personnes qui vont venir sur l’île. »
« 80 000 passages à l’année »
Autre point de mésentente entre la municipalité et les résidents de l’île : le parcours des chemins de randonnée. « Tout autour de l’île, nos équipes ont délimité un chemin où passeront les promeneurs. La règle veut qu’il s’étende sur une largeur de 3,25 m. Nous ne pouvons pas aller en-dessous, ce serait trop dangereux, notamment avec la Seine », explique Alain Mazagol. Les résidents ne veulent pas que le parcours passe derrière chez eux, et encore moins qu’il empiète sur leur terrain. Les promeneurs arrivés par l’île Nancy devront emprunter le chemin longeant l’arrière des habitations pour rejoindre le nouveau parcours. « M. Ribault (Ndlr : maire (Dvd) d’Andrésy) avait entamé des travaux pour sécuriser les arrières des propriétés, et aujourd’hui, il est prévu de faire passer 35 000 à 40 000 personnes aller et retour sur nos propriétés, soit 80 000 passages à l’année », s’indigne Jean-Pierre Gallois. Ce dernier va perdre quelques centimètres de sa parcelle pour que le chemin soit aux normes. La mairie s’engage à replanter grillages et haies pour éviter le vis-à-vis. « Nous espérons seulement que les personnes qui viendront se promener ne reviendront pas deux fois, vu le peu d’intérêt visuel et culturel qu’offre ce Trek’île et sa difficulté d’accès », conclut Jean-Pierre Gallois.
Élodie TAILLADE