
Le capitaine Cédric Leborgne est le chef de centre de la caserne d’Elbeuf depuis cinq ans. (©Le Journal d’Elbeuf)
Cédric Leborgne, 45 ans cette année, est le chef de centre de la caserne des pompiers d’Elbeuf. C’est par lui que transitent toutes les activités et les événements qui traversent son centre de secours.
Administration, fonctionnement et management… sont des mots familiers pour le chef de centre. « Et une grosse part de ressource humaine, aussi », commente-t-il.
Courroie de transmission
C’est vrai que lorsqu’on débute, c’est le côté opérationnel qui nous motive et qui nous sert de moteur. Sauver des gens, éteindre des feux… Mais, c’est vrai aussi que ce moteur évolue. Je suis un peu moins en contact du terrain. Quand j’y suis, c’est pour encadrer des interventions de plus grandes importances », raconte le capitaine.
« Le rôle de chef, c’est de faire appliquer les consignes départementales, » explique-t-il. C’est la courroie de transmission. « Ça marche dans l’autre sens. Je fais remonter quand il y a des soucis. »
Cédric Leborgne se considère justement comme un « chef d’entreprise ».
Finalement, c’est exactement comme dans une entreprise. Car j’ai aussi un rôle de médiation. Je dois gérer les conflits qui existent comme dans toutes les sociétés. »
« Chef de centre, c’est un but pour de nombreux pompiers. Je ne peux pas dire que c’est le Graal, mais une fois à ce poste, il y a un éventail de possibilités pour sa carrière qui est vraiment intéressant. »
Des souvenirs
Avant de devenir capitaine, Cédric Leborgne était sapeur. « J’ai passé le concours en 1997. Et j’ai été affecté sur le secteur de Rouen », se souvient-il. Durant sa carrière il a effectué un nombre incalculable de sorties. Mais certaines restent en mémoire plus que d’autres.
Il se souvient notamment de ce 14 juillet 2012, où un immeuble avait pris feu à Canteleu, dans le quartier de Bapeaume. « Il y avait cinq personnes bloquées dans la partie haute d’un appartement », se remémore-t-il.
C’était en pleine journée. Il y avait du monde, beaucoup de passants… On avait peur que les personnes bloquées sautent par la fenêtre. » Les pompiers déploient la grande échelle. « C’était particulièrement chaud dans la première demi-heure. »
Finalement, il a pu sauver les cinq personnes piégées par les flammes en passant par l’extérieur du bâtiment.
Il se souvient aussi des inondations de l’année dernière dans l’agglomération d’Elbeuf.
Ça nous avait demandé beaucoup de ressources. La montée lente des eaux nous a obligés à déplacer des populations. Le temps de réaction est différent que pour l’incendie de Canteleu. Il faut prendre des décisions réfléchies mais qui comportent aussi des enjeux humains. »
Un acteur local
Aujourd’hui, il constate, comme l’ensemble de ses collègues que, de plus en plus, les interventions des pompiers concernent le secours à la personne.
Il estime les missions en relation avec le feu s’élever, à peine, à hauteur de 10 % des sorties. « Il faut se rappeler ce pourquoi on s’engage ! Nuance-t-il, nous sommes bien au service de la population. Même si on s’entretient et on se forme toujours pour les incendies. Il faut toujours garder à l’esprit cette motivation. »
Le chef des pompiers d’Elbeuf est un acteur de la vie locale. Il rencontre les maires, ses homologues de la police…
« À la demande des mairies on organise parfois des réunions de préventions », explique-t-il.
« J’adore ce métier, conclut-il, ce n’est pas facile tous les jours. Mais c’est une profession qui offre un panel élargi de missions. C’est tout l’attrait d’être chef de centre. C’est le poste qui regroupe tous les champs d’action des services. Les RH, la formation, l’équipement, les relations avec l’extérieur, l’opérationnel, les prévisions… »
Cette année, cela va faire cinq ans qu’il est en poste à Elbeuf. Ça sera aussi sa dernière, car d’autres missions l’appellent au sein des pompiers.