
François-Xavier Priollaud a défendu son budget face à un Franck Martin décidé à mettre son bilan en exergue. ©La Dépêche de Louviers / TG
Après deux ans d’absence, la tête de liste d’opposition Franck Martin (PRG) a fait un retour pour le moins remarqué lundi 11 mars 2019. À lui seul, l’ordre du jour budgétaire peut résumer l’ambiance de la soirée. L’ancien maire s’est donné en spectacle à presque toutes les délibérations, décidé à comparer son bilan à celui de son successeur. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la réunion du conseil municipal était animée.
À un an des élections municipales, François-Xavier Priollaud (MoDem) a annoncé « le dernier budget de la mandature avec une forte capacité d’investissement ». Avec son adjoint aux finances, Pierre Lecuyer, il a fait état d’un compte administratif positif, restaurant les « finances en fonctionnement et une capacité d’investissement significative », malgré un contexte de « baisses de ressources ».
François-Xavier Priollaud se félicite donc :
Nous avons réussi à désendetter la ville tout en investissant massivement. Sept millions d’euros mandatés en 2018, c’est du jamais vu à Louviers. Ces investissements, si on observe l’ensemble du mandat, avoisineraient 30 M € contre 26 M € entre 2008 et 2014, avec la particularité d’avoir recouru à 6 M € d’emprunt en moins.
Franck Martin : « Pas de quoi se glorifier »
Franck Martin ne conteste pas les chiffres, même si l’opposition clôt la délibération par son abstention. Scénario quasi identique pour le budget primitif, où seul Franck Martin vote contre.
Avec véhémence, le conseiller municipal d’opposition dénonce l’inaction de la majorité : « Jamais aucun maire de Louviers n’a eu autant d’argent à dépenser, n’a eu un budget global aussi élevé, autant de recettes et de dépenses. Il n’y a pas de quoi se glorifier ! »
L’opposant continue sa démonstration.
Ce budget est construit sur une économie sur les frais financiers, parce que vous n’avez rien fait pendant cinq ans. La Ville n’emprunte plus, donc n’investit plus, elle a cessé de s’enrichir. La création d’un bâtiment, d’une école, ça enrichit la ville. Où sont les bâtiments créés à part la halle ? Où sont les logements ? Nulle part.
En lui répondant que la municipalité actuelle a investi « 4 millions d’euros de plus qu’au précédent mandat », François-Xavier Priollaud sait que son adversaire politique poursuivra sa démonstration à la délibération portant sur le budget primitif de 2019.
Le maire annonce alors la poursuite de « la démarche vertueuse et l’amplification des investissements avec des projets majeurs : la rénovation totale de la piste athlétisme, le plan façades, le plan écoles. Nous sommes allés à la recherche de subventions, donc nous avons des projets ».
Pic d’investissements
Pour François-Xavier Priollaud, 2018 et 2019 sont des années avec un pic d’investissements. « Jules Ferry verra le jour début 2020. Le plan lumière va entrer en phase opérationnelle. » La ville se lancera dans la rénovation énergétique de ses bâtiments, livrera la maison des sports et des associations et bouclera une phase du projet Cœur de ville à l’automne avec l’inauguration de la place Thorel.
Il n’en faut pas moins à Franck Martin pour dénoncer la « gestion électoraliste du temps » de François-Xavier Priollaud.
Vous avez décalé et retardé de façon scandaleuse les projets de l’îlot Thorel et Jules Ferry, qui étaient prêts. Vous vous êtes contentés d’inaugurer le programme de logements que nous avons lancé. Vous retardez scandaleusement des projets utiles aux Lovériens.
Et de citer notamment la piste d’athlétisme, suscitant une mise au point de José Pirès, l’adjoint aux sports :
Si j’avais été aux affaires au précédent mandat, la piste aurait été prioritaire. Votre priorité, c’était le foot ! L’état de la piste d’athlétisme, c’est un scandale ! Vous aviez prévu 750 000 €, sans les tribunes… Là, nous mettrons 1,8 M € !
Bilan contre bilan
Après une courte suspension de séance, Franck Martin s’est entêté à faire son bilan, déplorant, avec une certaine mauvaise foi, que le maire lui coupe la parole. Lui-même n’a pas hésité à hausser le ton dès que François-Xavier Priollaud s’est défendu de façon plus acide. « Mon bilan est inscrit dans la pierre, dans la tête des gens », martèle-t-il, avant de reprendre les arguments contre lesquels le maire s’est levé :
Votre budget est bon, parce que la Case [N.D.L.R. : communauté d’agglomération Seine-Eure] investit beaucoup plus à Louviers que dans d’autres communes, pour des raisons politiciennes.
« Projets communaux »
Quelques minutes plus tôt, le maire a dénoncé les propos d’adversaires politiques déclarant que Louviers « fait tout payer à l’Agglo », accusant Franck Martin de diffamer Bernard Leroy, le président de la Case.
On parle ici du budget primitif 2019, des équipements communaux, pas des équipements intercommunaux. On ne peut pas balancer des mensonges comme ça ! Dans l’agglo, il n’y a pas de traitement de faveur.
Anne Terlez a défendu la majorité, renvoyant à Franck Martin sa dénonciation de « gestion électoraliste ».
Vos allégations sont fausses et honteuses. Le pacte fiscal et financier est respecté à l’Agglomération. On apportera les chiffres ! Votre opposition montre le visage pitoyable de la politique qui éloigne les concitoyens des élus », s’exclame la première adjointe MoDem.