
Au lycée Jean-Marie Le Bris de Douarnenez, des professeurs ont commencé à attribuer la note de 20 sur 20 à leurs élèves pour dénoncer la réforme du lycée. Photo d’illustration. (©Côté Quimper)
Dans le Finistère, la mobilisation contre la réforme du lycée continue. Dimanche 17 mars 2019, un rassemblement est prévu à Quimper. Le rendez-vous est donné à 14 h, place de la Résistance.
Cet appel est lancé par le mouvement des Stylos rouges. Il est relayé par la Chaîne des bahuts.
Mobilisation au lycée Jean-Marie Le Bris de Douarnenez
Raphaëlle Guitton, professeure d’économie-gestion au lycée Jean-Marie Le Bris de Douarnenez fait partie de ce collectif, avec plusieurs de ses collègues.
Elle rappelle que le mouvement de protestation a commencé au lendemain de la dernière rentrée scolaire, en septembre 2018.
Juste après la rentrée, on nous a consultés sur les programmes. Mais à cette période de l’année, nous ne sommes pas très disponibles. Cependant, nous avons tout de même pris le temps de nous pencher sur le contenu des programmes et nous avons constaté que certaines choses étaient aberrantes.
Cette réforme introduit notamment le choix dès l’entrée en classe de seconde de spécialités. « Nous ne connaissons pas les tenants et les aboutissants de cette réforme. Le gouvernement veut aller vite. Dans ce contexte, nous avons du mal à cerner les conséquences sur l’orientation des élèves et, dans ce domaine, à faire notre travail de professeurs principaux. Cette réforme intervient enfin dans un contexte de pertes de postes. »
Raphaëlle Guitton qui a accepté de témoigner précise qu’elle n’est pas syndiquée. Elle indique que les actions sont allées crescendo ces derniers mois.
Nous avons essayé de fédérer d’autres établissements à Quimper et à Brest. En janvier, nous avons rejoint le collectif contre la réforme, organisé des réunions avec les parents, fait grève… Mais force est de constater que cela n’a pas fait bouger les choses.
« Nous ne faisons pas n’importe quoi »
Depuis le 1er mars 2019, au lycée Jean-Marie Le Bris de Douarnenez, elle et plusieurs de ses collègues ont commencé à attribuer la note de 20 sur 20 à tous leurs élèves.
Raphaëlle Guitton tient à expliquer :
Nous ne faisons pas n’importe quoi. En effet, nous continuons à corriger nos copies comme nous le faisons habituellement. Nous appliquons une notation habituelle, assortie de nos appréciations dont nous faisons part aux élèves. Mais par la suite, nous rentrons la note de 20 sur 20 dans le logiciel qui sert à faire les bulletins. Il s’agit d’une mesure de protestation sur le plan administratif.
Raphaëlle Guitton reconnaît que cela a tout de même créé « une certaine pagaille ».
Plainte à l’inspection académique du Finistère
Selon l’enseignante, « des parents principalement d’élèves de Terminale ont exprimé leur incompréhension et leurs craintes pour leurs enfants de ne pas pouvoir accéder à des études supérieures ».
Dans d’autres départements où ce mouvement de protestation a été lancé, des enseignants ont reçu des menaces de sanctions disciplinaires. C’est notamment le cas à Nantes (Loire-Atlantique), selon Franceinfo.
"Cela mérite un rappel à l'ordre" : les professeurs mobilisés contre la réforme du lycée accusés de "faute professionnelle" par leur hiérarchiehttps://t.co/S4VRAvUQXd pic.twitter.com/NxT9YG7etf
— franceinfo (@franceinfo) March 13, 2019
Dans le département, Raphaëlle Guitton confie toutefois qu’une ou plusieurs plaintes de parents d’élèves ont été déposées auprès de la Direction académique des services de l’Education nationale (Dasen) du Finistère.