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Sarments, entre espoir et scepticisme

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Après la rénovation urbaine entamée en 2009-2010, le quartier des Sarments va vivre sa deuxième mutation... Avec du mieux-vivre au bout du compte ?
Après la rénovation urbaine entamée en 2009-2010, le quartier des Sarments va vivre sa deuxième mutation... Avec du mieux-vivre au bout du compte ?
Les Sarments vont connaître dans les trois ans qui viennent une nouvelle mutation. La deuxième en dix ans. Le propriétaire d’une des plus grandes parcelles (un peu plus de 5000m2), où se trouvent le Franprix, la pizzeria, la boucherie et la boulangerie, vend à un promoteur immobilier.
Une opération privée sur laquelle la ville a souhaité se greffer. Une «opportunité» selon Florence Portelli, maire (Lr) de Taverny, qui trouve que les Sarments ont «des qualités» mais souffrent de «difficultés», comme ce trafic de stupéfiants, que la police, à l’issue d’une longue enquête, vient d’interrompre dans le quartier et la résidence voisine Jean-Bouin. Selon l’élue, les difficultés sont aussi liées à «une architecture enclavée». Et juge la requalification précédente (voir encadré) «pas satisfaisante».
À travers ce nouveau projet, l’élue espère donc réussir à vraiment «désenclaver» la place du Pressoir, pour la «remodeler, l’arrondir, en faire une place de village». Et transformer l’entrée du quartier (le parking de Franprix) en «un bel endroit qui donne envie d’y entrer». Vinci immobilier, qui en est encore au stade «de la réflexion», va construire 180 logements. Un programme mixte, avec 80 logements en accession sociale et  100 logements sociaux. Cinq immeubles R+3/ R+4 et presque autant de places de parking, sur deux niveaux souterrains.
«L’accession sociale intéresse les jeunes couples. On veut que les Tabernaciens aient la priorité», insiste Florence Portelli.
Le projet prévoit d’élargir (de 8 à 16m) et prolonger la rue de la Treille. On y entrera depuis le boulevard du Temps-des-Cerises, en sens unique et on ressortira par la rue du Pressoir. Cela inquiète, malgré les promesses de limitation de vitesse (30 km/h) et autres artifices (chicanes, végétation) pour ralentir les véhicules. L’autre ambition des architectes de Vinci est de «compléter et enrichir l’offre commerciale», en rez-de-chaussée des immeubles.
Le nombre de boutiques n’est pas encore défini mais le promoteur a retenu 800 m2 de commerces, avec «une supérette comme locomotive, type Carrefour market ou autre».
Insuffisant selon le pharmacien du quartier, qui évalue les besoins actuels déjà à 950 m2, sans compter les éventuelles futures arrivées.
«La supérette devra répondre aux besoins du quartier, sans être trop grande, insiste Florence Portelli. Quoi qu’on dise, l’installation de Lidl et Grand frais a fait du tort au commerce de ce quartier.»
Les travaux doivent démarrer en décembre 2016 et durer deux ans. Le parking de Franprix sera immobilisé. À terme, il n’y restera que trente places. Chez les commerçants, on semble satisfait. «Ça semble un bon projet, confie Houcine, le boucher, installé ici depuis le 12 mars. Il ira à Conflans-Sainte-Honorine, le temps des travaux. 180 logements, c’est davantage de clients! De plus, les commerces devraient avoir plus de visibilité. Aujourd’hui, on est un peu cachés, ça n’incite pas les gens qui ne sont pas du quartier à venir nous voir. Évidemment, deux ans, c’est long. Mais bon, ça vaut peut-être le coup, même s’il est évident que ça va gêner les personnes âgées du quartier et les habitants. Un chantier, c’est des nuisances».

La ville met la pression sur le bailleur

Dans ce quartier où les parkings (le P3 pose particulièrement problème semble-t-il) sont délaissés par les habitants en raison de dégradations, ce qui cause aussi de la colère, Vinci assure vouloir tout faire pour que ses futurs parkings soient utilisés (éclairage, surveillance). La bataille pour requalifier le quartier passera aussi par le travail du bailleur, en termes de propreté, d’hygiène, de sécurisation. «Nous ne sommes  pas d’accord avec la façon dont ce quartier est géré par le bailleur», lance le maire, Florence Portelli (Lr), qui parle de «mépris» vis-à-vis des locataires. «On lui laisse encore deux mois pour se mettre au pas. La préfète à l’égalité des chances sera saisie si nous n’obtenons pas gain de cause.»

 

Deuxième mutation

Les Sarments avaient bénéficié d’un programme de rénovation urbaine en 2008-2009. Le programme du bailleur et de la municipalité avait permis, via certaines démolitions, d’ouvrir le quartier labyrinthique, construit il y a 35 ans, sur l’extérieur. Cette requalification n’a pas attiré de nouveaux commerces, alors que c’était un des objectifs poursuivis par ce programme de rénovation urbaine.

 


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