Quantcast
Channel: actu.fr - Toute l'information nationale, régionale et locale.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 15514

Prison ferme pour avoir agressé une dame âgée à Argentan afin de se rendre en voiture à Alençon

$
0
0
L'homme a été condamné par le tribunal d'Argentan, 36 heures après savoir extirpé une dame âgée de sa voiture pour la lui voler afin de se rendre à Alençon.

L’homme a été condamné par le tribunal d’Argentan, 36 heures après savoir extirpé une dame âgée de sa voiture pour la lui voler afin de se rendre à Alençon. (©Illustration Le Journal de l’Orne)

L’homme avait sorti une personne âgée de sa voiture pour la lui voler, ce jeudi 21 mars 2019, à Argentan (Orne).

Il est condamné, seulement 36 heures après les faits, à quinze mois de prison ferme, avec mandat de dépôt.

 Ce jeudi-là, à 4 h 45, Richard L.-B., sort des urgences de l’hôpital d’Argentan, avec une idée en tête :

Je me suis dit, le premier véhicule que je trouve, qui tourne, je le prends », explique-t-il au tribunal d’Argentan.

L’homme, présenté en comparution immédiate, entre deux policiers, ce vendredi 22 mars, se montre particulièrement arrogant.

Lire aussi : Course poursuite dans l’Orne : il agresse une dame âgée, lui vole son véhicule et prend la fuite

« Elle a toute sa vie dans sa voiture »

La présidente relate la suite.

Il extirpe une personne de 79 ans qui dormait dans sa voiture « handicapée et sous curatelle. Elle est décrite comme une femme extrêmement gentille qui a toute sa vie dans sa voiture car elle a été victime de plusieurs agressions dans sa maison.

Elle est allongée côté conducteur, la vitre ouverte car elle a chaud. Un homme l’attrape par les épaules et la met par terre ».

Elle présentera plusieurs hématomes, un au genou, et deux au visage, au niveau de l’orbite et du sourcil.

Outre l’agression, il vole ce qui représente aujourd’hui son domicile et des biens auxquels elle est attachée, dont des photos de sa famille ».

Une infirmière de l’hôpital assiste à la scène.

La police est rapidement sur place. La victime lui décrit l’homme et l’auto, connue à Argentan, une Citroën C3 violette.

A vive allure entre Argentan et Alençon

Les policiers repèrent cette dernière à la sortie d’Argentan en direction d’Alençon.

S’engage une course-poursuite, avec gyrophare et sirène. Richard L.-B. double un camion et poursuit sa route à vive allure (une vitesse de 180 km/h est évoquée) refusant d’obtempérer.

Prévenus, les policiers d’Alençon déploient le dispositif Diva (dispositif d’interception des véhicules automobiles).

 Le fuyard continue mais, avec les quatre pneus crevés, est rapidement interpellé.

Un couteau, avec une lame de 29 centimètres, dont le propriétaire n’est pas identifié, tombe alors de la voiture.

Lire aussi : Justice. Ils volent la voiture du chef de gare d’Argentan et s’enfuient devant la police

« Ma chérie est dans la rue depuis deux nuits à Alençon »

On m’a tiré par le poignet comme une merde. J’ai un chignon, on m’a tiré par le chignon comme une merde alors que je ne me suis pas débattu », se plaint l’homme, qui se présente en victime de la société.

La présidente rebondit lui rappelant l’agression subie par cette dame, « vous trouvez ça normal ? »

Il fallait que je me rende à Alençon car ma chérie est dans la rue depuis deux nuits et ça n’inquiète personne à Argentan ».

Il reconnaît quand même « Je ne suis pas très fier de ce que j’ai fait ».

« Vous regrettez ? ».

« Bien sûr ».

« Elle a toute sa vie dans sa voiture », insiste la présidente.

« Moi, je n’ai rien », lâche le prévenu.

« J’ai pété un cable »

Je ne comprends pas l’urgence. La veille, vous étiez dehors. Vous pouviez attendre aussi une à deux heures et prendre le train », continue la présidente.

« Je ne sais pas, j’ai pété un câble ».

Il s’est disputé récemment avec son amie.

 « On était à Paris, on a eu une scène de ménage. Je lui ai dit de redescendre à Argentan. Je lui ai dit de se casser pour ne pas que je lui foute une branlée ».

« Pourquoi voulez-vous la retrouver ».

« On est amoureux, ça fait quatre ans qu’on vit ensemble ».

Lire aussi : Orne. La gendarmerie lance un appel à témoins pour des vols de fioul domestique

 « Je dois monter un studio d’enregistrement avec Argentan »

Son casier compte une vingtaine de mentions à son casier, pour violences, dégradations de bien d’autrui…

Il vit actuellement du RSA, a son adresse au centre communal d’action social d’Argentan. « Je vis où le CCAS me dit d’aller ».

A des projets. 

Je dois monter un studio d’enregistrement avec Argentan pour éviter que les jeunes ne se perdent dans la came et l’alcool. Et je vais reprendre la gérance d’un bar à Alençon ».

Elle était « plus rassurée dans sa voiture »

Dans ses projets, je n’ai pas entendu celui de protéger les personnes âgées. C’est dommage, ce n’est pas coûteux à mettre en place », observe Me Chappe qui défend la victime.

Il la présente comme « une personne fragile, qui bénéficie d’une mesure de protection. Une personne atypique, sensible, pleine d’humour, qui ne mérite pas ce qui lui arrive. Son préjudice est d’autant plus grand qu’elle n’habite plus chez elle parce qu’elle est plus rassurée dans sa voiture ; elle est dans son domicile.
Rien ne justifie de l’avoir extirpé de son véhicule. Son explication, je ne la comprends pas ».

 « Dangereux à l’égard de ses concitoyens »

Le procureur relève à son tour « qu’elle aimait bien dormir sur le parking de l’hôpital car elle s’y sentait en sécurité ». Il aurait dû voir « sa vulnérabilité, apparente, même en pleine nuit ».

Elle requiert trois ans de prison ferme, assortis d’un mandat de dépôt, car :

C’est quelqu’un qui a du mal à comprendre la gravité des faits, qui n’est pas en mesure de les expliquer, et pour sa dangerosité à l’égard de ses concitoyens ».

 « Il a été pris d’un coup de sang »

Me Bono, avocate de Richard L.-B., demande « de ne pas retenir les circonstances aggravantes ».

Il n’avait pas conscience de la grande vulnérabilité », de sa victime. « Elle était allongée sur le siège avant. Il a été pris d’un coup de sang. Ce n’est pas une infraction réfléchie.
Il a conscience qu’il a pu la traumatiser ».

Le tribunal (qui n’a pas retenu la récidive légale demandée lors des réquisitions) condamne l’homme à quinze mois de prison ferme avec mandat de dépôt, l’interdiction de posséder une arme et à son inscription au Finiadia (Fichier National des personnes interdites d’acquisition et de détention d’armes).

 Richard L.-B. annonce aussitôt son intention de faire appel.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 15514