
Nolwenn Leroy sera sur la scène du Zéphyr de Hem (Nord) vendredi 29 mars 2019. Elle y présentera son dernier album, « Folk », sorti en novembre 2018. (©Yves Bottalico)
Nolwenn Leroy passe par la métropole de Lille (Nord), dans la cadre de sa tournée nationale. Rendez-vous le soir du vendredi 29 mars 2019 au Zéphyr de Hem pour voir la chanteuse en concert. Elle y présentera son dernier album, sorti en novembre 2018, « Folk ». Entretien avec l’artiste, qui est revenue sur la création de cet opus très intimiste.
Lille Actu : Pour commencer, pouvez-vous revenir sur la création de « Folk », nous expliquer comment cet album est né ?
Nolwenn Leroy : Oui, bien sûr. C’est assez simple, en fait. J’avais cet amour pour toutes ces chansons folk des années 1970. Cette période où la France a vu une vraie scène folk arriver. C’est venu de la musique celtique au tout début. Cet album est comme une suite logique de « Bretonne » (2010). Il y avait pour moi une vraie cohérence, par rapport à tout ce que j’ai fait musicalement jusqu’ici.
Et puis, c’est comme une parenthèse entre deux albums de création. C’est aussi intéressant de se plonger dans l’interprétation de titres existants.
Comment avez-vous sélectionnés les morceaux qui y figurent ?
Certains se sont présentés comme une évidence. Certains sont très connus, et d’autres moins. L’idée est aussi de faire découvrir des titres d’une autre époque aux nouvelles générations. C’est une madeleine musicale, qui reflète une période très riche, en termes de musique.
C’est une période que moi-même, je n’ai pas connue (je suis née en 1982), où l’on était peut-être plus serein, où on avait peut-être moins d’inquiétude, du moins pas les mêmes. Aujourd’hui, même si l’époque est très différente, il y a des thématiques qui nous parlent encore. On peut prendre comme exemple l’environnement, qui préoccupait déjà, avec l’arrivée de tout ce béton à la place des champs de fleurs…
Avez-vous fait des changements, des adaptations sur les chansons, ou les avez-vous gardées telles qu’elles étaient présentées auparavant ?
L’idée de cet album est de rester fidèle à ces œuvres. C’est peut-être un des exercices les plus difficiles, d’ailleurs, car on a envie d’être dans le juste. On veut honorer ces titres.
Nous avons choisi d’enregistrer dans les conditions de l’époque, en live, pour garder cette émotion, ce côté instantané qu’on ne pourrait pas retrouver autrement. C’était important pour moi.
Vous tournez déjà depuis quelques temps avec ces chansons, sur scène. Comment a été accueilli l’album, sur scène ? Quels retours avez-vous eus, qui vous ont touchés ?
J’avais, à la base, beaucoup d’appréhension. Je ne sens très exposée avec cet album, plus que jamais. Tout s’entend, dans les morceaux. S’il y a une chose qui va de travers, vous l’entendez. C’était une source d’angoisse, car il est nécessaire d’être tout le temps concentré. On est toujours sur le fil. Il y a aussi beaucoup de texte, des histoires à raconter, et mon interprétation doit leur donner du sens.
Je me suis vite aperçue que les gens en sont émus. Ils me découvrent vulnérable ; cette intimité crée un lien unique avec le public, une véritable qualité d’écoute. Je suis super émue à chaque fois de l’expérience !
C’est la première fois que vous vous produisez au Zéphyr, mais vous êtes déjà passée par Lille…
Oui, j’y ai même vécu, plus jeune ! J’ai fait ma classe de CP à l’école Edouard Branly, et ma 6e au collège Carnot ! J’ai d’ailleurs une amie d’enfance qui y est restée et que je revois lors de mes passages dans le Nord.
Lille est une ville que j’adore, elle représente une étape importante de ma vie. Et puis, à chaque fois que l’on vient dans le Nord – je ne serai probablement pas la seule à vous le dire – il y a une ambiance incroyable ! Le public est si généreux. Et y voir vécu est pour moi un petit supplément. Je m’y sens bien et, quand je peux, je reste quelques jours dans le coin.
Avez-vous un petit rituel avant d’entrer sur scène ?
J’aime être entourée. Certains artistes apprécient de s’isoler avant d’entrer en scène. Pour ma part, c’est le contraire. J’aime avoir de la compagnie. Je m’entoure de l’équipe ; ça permet de faire monter une bonne énergie avant le spectacle, avant lequel on fait souvent un genre de cri de guerre.
J’ai ce réflexe aussi, un peu surprenant, de ranger ma loge. Pourtant, je ne suis pas particulièrement maniaque [rires], mais je mets tout bien droit, avant d’aller sur scène. Je ne sais pas pourquoi !
Vous allez enchaîner les concerts, dans les mois qui suivent. D’autres projets se profilent-ils ?
Oui, j’assure des concerts jusqu’en décembre, avec une petite pause en août. A côté de cela, je pense déjà au prochain album. J’ai déjà commencé à travailler dessus.
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Propos recueillis par Amandine Vachez
« Coups de coeur » ?
Nous avons demandé à Nolwenn Leroy si elle avait une chanson « coup de cœur » parmi les titres qu’elle a sélectionnés, pour l’album « Folk ». Elle nous en a cité deux : « La chanson de Jacques Higelin, ‘Je ne peux plus dire je t’aime’. Elle est très peu chantée, elle est très difficile, la barre était très haute ; c’est un honneur pour moi de chanter un tel chef-d’oeuvre. J’aime aussi beaucoup ‘Marion les rose’. Elle est tellement incroyable, et encore plus sur scène. Je l’adore ! »