
Nicolas Koch avec les cochons sélectionnés pour le projet « 180 jours de bonheur ». (©Gilles PATRY)
Depuis décembre 2018, un lot de 47 cochons de la porcherie du lycée Saint-Lô Thère à Pont-Hébert (Manche) a le droit à un traitement de faveur.
Depuis leur naissance en décembre, Nicolas Koch, artiste plasticien, leur rend visite une fois par semaine pour leur lire des textes, leur faire découvrir des objets comme un ballon de yoga, jouer avec eux, leur faire écouter de la musique et en particulier du ukulélé, leur projeter une image de plage et leur faire entendre le bruit des vagues…
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Le jeune homme annonce :
J’ai même choisi l’un d’entre eux pour m’accompagner à la mer. Ça se fera fin avril, à Anneville-sur-Mer (NDLR : côte Ouest de la Manche). Après, il viendra chez moi…
Précautions sanitaires
L’élevage de cochons du lycée de Saint-Lô Thère étant sans antibiotique, l’heureux élu ne rejoindra pas ses congénères après cette escapade balnéaire.
Toutes les précautions sont prises pour éviter l’entrée de virus. Avant de pénétrer dans l’enclos des porcs, Nicolas Koch doit se doucher et enfiler une tenue adaptée.
Premier jour dans la paille pour les cochons! Un nouvel environnement à découvrir! Et au programme, avec Nicolas, de la lecture et des jeux de ballons!
Publiée par 180 jours de bonheur sur Mercredi 20 mars 2019
180 jours de bonheur…
Le projet, baptisé 180 jours de bonheur, s’inscrit avant tout dans une démarche artistique, précise Stéphanie Jouët, enseignante d’éducation socioculturelle au lycée agricole de Saint-Lô Thère :
Nicolas propose des activités à nos cochons durant leur durée d’élevage. Il fait se rencontrer deux mondes qui n’ont pas l’habitude de se fréquenter : l’art et l’agriculture.
Au fil des semaines, des liens se sont créés entre les cochons et leur éducateur artistique. Ils viennent plus facilement vers lui.
Ils sont devenus plus sociables.
Le projet peut paraître loufoque. Des élèves de première CGEA (Conduite et gestion de l’exploitation agricole) le suivent en animant une page Facebook (180-jours-de-bonheur). Certains d’entre eux ne cachent d’ailleurs pas leur scepticisme.
Une fin inéluctable
L’idée n’est pas de sociabiliser les cochons ou de leur inculquer une intelligence mais d’apprécier, bien qu’aucune méthode scientifique ne soit mise en œuvre, si cette vie est bénéfique à la qualité de l’élevage.
Et si le taux de bonheur changeait le goût de la viande ?
Moins de stress ne peut être, à coup sûr, que bénéfique ! Les cochons finiront à l’abattoir et dans les assiettes. Courant juin, des chefs cuisiniers seront invités à dire si la viande est meilleure.
Ce projet pour le moins insolite est mené par le lycée agricole Saint-Lô Thère et financé par le ministère de l’Agriculture, en association avec l’Usine Utopik de Tessy-Bocage.