
Adeline Maingueneau, entourée de Charles Champain et Thomas Guyomar (à gauche), à l’issue de l’épreuve.
Le Clissonnais Charles Champain et la Bernardine Adeline Maingueneau ont remporté le premier concours interrégional de boucherie qui se tenait au salon de l’agriculture à Paris, en février dernier. Les deux apprentis étaient associés à Thomas Guyomar, champion du Monde et d’Europe de la discipline, ouvrier à Nantes. Le trio a apporté la médaille d’or à la région Pays-de-la-Loire.
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Tels trois mousquetaires, ils croisent leur pic en cette fin d’épreuve. Satisfaits du travail réalisé. Témoignage d’une cohésion alors que quelques semaines auparavant, ils ne se connaissaient pas. Charles Champain, Adeline Maingueneau et Thomas Guyomar seront sacrés champions de France de boucherie. Les premiers de l’histoire du salon de l’agriculture.
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Publiée par Les bouchers, bouchers-charcutiers de France sur Vendredi 15 février 2019
En effet, lors du dernier rendez-vous de la plus grande ferme de France, la CFBCT (confédération française de la boucherie, charcuterie, traiteurs) avait décidé d’organiser un concours pour mettre en avant les savoir-faire de la profession. Une confrontation interrégionale.
Equipe mixte
« Peu avant les fêtes, on a appris que le syndicat départemental cherchait à constituer une équipe. Il fallait qu’elle soit composée au moins d’un apprenti et qu’elle soit mixte, » explique le Clissonnais Charles Champain, 19 ans. L’apprenti à la boucherie des Gourmets à Nantes et en formation à l’Esfora à La Roche-sur-Yon a tout de suite été partant. Tout comme Adeline Maingueneau, d’un an sa cadette, apprentie à la boucherie Epiard au Bignon, tout en se formant au Cifam de Sainte-Luce-sur-Loire.
Le duo qui passe respectivement un brevet professionnel et un certificat technique des métiers en juin prochain a déjà l’habitude des concours : ils ont tous les deux atteint le niveau régional des meilleurs apprentis de France. Autre point commun : ils ont tous les deux découverts le métier à la boucherie Proux à Clisson, lors de leur stage de collège.
Un champion du monde dans l’équipe
Pour les épauler, un homme encore plus rodé aux concours : Thomas Guyomar. L’habitant de Bouaye, ouvrier à la boucherie Louërat à Nantes, est surtout connu dans le milieu pour avoir cumulé sur les douze derniers mois le titre de champion du monde (en mars 2018 à Belfast) et d’Europe (en janvier dernier à Lyon lors du Sirah, rendez-vous mondial de la restauration et de l’hôtellerie).
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Un employé de 29 ans qui est un vrai féru de ces événements et un passionné du métier. Si certains connaissent par cœur le palmarès des 50 dernières années du Tour de France ou de Roland-Garros, lui sait réciter le nom de tous les meilleurs ouvriers de France depuis les années 80. Un atout de poids pour l’équipe ligérienne.
Veau, Volailles, porc, boeuf, agneau
« Malgré les emplois des uns et des autres, on a réussi à se réunir deux fois avant l’épreuve pour harmoniser nos compétences, » souligne la jeune femme de La Bernardière. Car le groupe devait faire valoir son professionnalisme aussi bien sur l’agneau que le veau, le bœuf, les volailles ou encore le porc.
« On s’est réparti les tâches et on a pu un peu s’entraîner en fonction, précise Thomas Guyomar. Parce que ce n’est pas la même chose que de préparer une macreuse (bœuf) ou des côtes (agneau) ».
Savoir-faire en héritage
Le jour même, sur le ring porcin du Pavillon 1, le trio a œuvré pendant 4 heures, au milieu des milliers de visiteurs. « On a beau s’être préparé, ce n’est jamais comme on s’y attendait. Le poids, le taux d’engraissement voire la race de l’animal font qu’il y a une part d’incertitude. Par exemple, pour le porc, on avait un noir de Bigorre, ce qui n’est pas une viande classique, » exprime l’aîné de l’équipe qui a fait office de coach durant l’épreuve.
Le public a pu apprécier l’art du ficelage, de la découpe mais aussi de la présentation de la boucherie française. Le savoir-faire en héritage était d’ailleurs le thème du concours. Derrière les Pays-de-la-Loire, le podium a été complété par le Rhône-Alpes et les Hauts-de-France.