
Alizée, de Trégrom, a 20 ans. Elle pratique l’équitation depuis toute petite. « Je suis montée sur un poney pour la première fois à 18 mois. » (©Le Trégor)
C’était le dimanche 10 mars. Comme elle aime à le faire le plus possible, Alizée part à cheval de chez elle, à Trégrom, avec sa mère et sa petite sœur. « Pour rejoindre le chemin où nous nous baladons, on doit passer forcément par une portion de la route départementale », explique-t-elle. À cet endroit, la RD32 entre Plouaret et Bégard n’a pas de marquage au sol. « Nous avançons en file indienne. »
Un léger écart
« Il était 15 h 45, la luminosité était bonne. » Au bout de quelques minutes, « on croise un véhicule qui malgré nos gestes ne ralentit pas ». Lorsque le véhicule passe à vive allure à hauteur du groupe, Aphélie, la jument d’Alizée panique et fait un léger écart.
Il y a eu un choc mais je ne suis pas tombée.
En se retournant pour tenter d’apercevoir l’immatriculation du monospace blanc – « une Peugeot ou Citroën » – la cavalière a pu se rendre compte que le rétroviseur de la voiture était plié. « Nous avons touché le côté de la voiture. » Le conducteur ne s’est pas arrêté. « Il n’a même pas ralenti. »
Ni la jeune fille ni sa jument n’ont eu de conséquences physiques. Mais une grosse frayeur. « Nous l’avons signalé à la gendarmerie. Mais sans immatriculation, ce sera difficile de retrouver le véhicule. »
Des précautions
C’est la troisième fois qu’Alizée est touchée par une voiture à l’occasion d’une promenade. La jeune femme est pourtant une cavalière expérimentée. « J’ai mon galop 7. Le plus haut niveau en équitation. » Et quand elle se promène, seule ou en groupe, elle prend toujours les mesures pour se signaler.
On met des gilets réfléchissants. Même les chevaux sont équipés.
Du stress
Les cavaliers empruntent le moins possible les routes. « Et à chaque fois, on demande aux conducteurs de ralentir. Pour nous, ça permet d’évaluer la situation. On peut se mettre dans une entrée de champ ou s’arrêter sur le bas-côté. »
Si les automobilistes sont le plus souvent bienveillants, la jeune femme entend aussi souvent des insultes au passage :
On s’entend dire que la route est aux voitures et les chemins aux chevaux.
Si elle témoigne aujourd’hui, « c’est pour éviter que cela se reproduise encore et encore et pour que beaucoup de cavaliers qui redoutent ou ne partent plus en balade à cause de comportements malveillants et dangereux puissent profiter de leur sport ». Et éviter un drame.