
Le père de famille âgé de 56 ans aime se définir comme un « artiste sans support fixe », en clin d’œil à sa douloureuse histoire, au cours de laquelle il a vécu plusieurs années à la rue.
Toile, tissu, verre, pierre, béton, plâtre, plastique, métal. La peinture de l’artiste originaire de Pontoise (Val-d’Oise) Tristan Madou ne connaît aucune limite.
Cet autodidacte âgé de 56 ans qui peint depuis son enfance aime se définir comme un « artiste sans support fixe », un clin d’œil à sa douloureuse histoire, au cours de laquelle il a vécu plusieurs années à la rue.
Tag my ride
Outre les fresques murales et autres objets qu’il repeint selon des demandes personnalisées, comme un frigo pour le rappeur Seth Gheko, Tristan Madou se distingue tout particulièrement par le travail qu’il propose sur des voitures de luxe et des motos de grosses cylindrées. Ses œuvres réalisées à l’aérographe, un pistolet à peinture miniature utilisé pour les travaux de précision, ont récemment connu un franc succès… au Sénégal, où il s’était rendu « afin de passer un permis de conduire pas trop cher ».
« Grâce aux contacts d’un ami valdoisien expatrié à Dakar, j’ai eu l’occasion de peindre sur de nombreuses motos. J’ai aussi œuvré sur une magnifique berline allemande. Mais comme tous ces véhicules ont été revendus par la suite en tant que pièces uniques, il m’est difficile de réaliser une exposition. Je publie donc les clichés de mes œuvres sur Internet », explique ce père de famille désormais revenu à Pontoise « pour se rapprocher de (ses) enfants ».
Force mentale
La famille. Un concept qui Tristan Madou a découvert sur le tard. Lui qui a grandi à l’orphelinat des chemins de fer français, à Avernes, dans le Vexin, où il s’est retrouvé placé à l’âge de 10 ans.
« C’est là-bas que j’ai commencé à peindre, seul, en essayant de reproduire des photos. J’ai tout de suite su que j’étais prêt à consacrer ma vie à cela », se souvient-il.
Une activité artistique qui lui aurait également donné la force mentale nécessaire pour atteindre son objectif, en dépit de son manque de qualification.
« J’aurais rêvé de faire les Beaux-arts ou prendre des cours avec un artiste confirmé. Mais j’ai finalement eu d’autres opportunités », confie Tristan Madou.

Autos ou motos, rien ne résiste au Pontoisien. L’humoriste Kévin Razy ne dira pas le contraire. (©D.R.)
Lorsqu’un ami de son frère lui propose, dans les années 80, de lui acheter un aérographe contre le relooking de son camion, le Pontoisien n’hésite pas une seconde.
« Avec ce pistolet qui ressemble à un stylo, je peux réaliser des traits de l’épaisseur d’un cheveu ! Cet appareil est d’une précision redoutable », détaille-t-il avec entrain. Depuis, il en a fait sa spécialité.
« Comme il n’est pas commun, mon travail a suscité l’intérêt de plusieurs personnes, dont quelques célébrités », admet Tristan.
Le top modèle américain Karlie Kloss, l’humoriste Kevin Razy, et donc, le rappeur Seth Gheko, ont tous bénéficié des talents du Pontoisien.
« On me demande assez souvent de redécorer des chambres d’enfants », s’amuse Tristan.
Johnny sur des Harley et des blousons
Mais depuis la mort de Johnny Hallyday, les demandes de portrait du chanteur sur les réservoirs de Harley-Davidson affluent tout particulièrement. « Pour un tel travail, selon le modèle et le nombre d’heures passées à peindre, il faut compter environ 500 €. Sinon pour un simple portrait sur un blouson en cuir, il faut compter plutôt entre 120 et 150 € », précise le spécialiste de l’aérographie.
Pour lancer son activité dans l’atelier qu’il vient d’aménager à Cergy-Pontoise, il a choisi le statut d’auto-entrepreneur. Aussi friand d’aquarelle, fusain, pinceau et crayon, Tristan est, par ailleurs, également un « sans ustensile fixe »…
Joseph CANU
Contact : 06 65 65 88 76. Plus d’infos sur sa page Facebook : Tristan Madou.




