
La promo French Tech des Hauts-de-France accompagnée par ses mentors, Laurent Vitoux (à gauche) et Madani Oulbekir (à droite) (©Valentine Ulgu-Servant )
Mardi 25 février 2020, la promotion régionale des Hauts-de-France de la prépa French Tech Tremplin a présenté ses projets, au cours d’une conférence de presse donnée à Lille (Nord). Zoom sur les idées présentées par les lauréats de cette édition, qui compte au niveau national 145 porteurs de projets dans dix villes participantes.
Lire aussi : Hauts-de-France. Diversidays met en lumière sept talents régionaux du numérique
« Croissance, hyper croissance, emploi »
Sur les murs du local de l’association Pour Toi l’Entrepreneur, on peut lire « sky is the limit », « think outside the box » , « c’est au pied du mur que l’on voit le mieux le mur ». Le décor est posé : treize des seize porteurs de projets de la prépa régionale vont exposer leurs projets, quelques minutes plus tard, ce 25 février, à Lille.
En trois mots, Sam Dahmani, directeur général délégué de la « Capitale French Tech Lille », résume l’esprit de cette prépa d’entrepreneuriat pour tous : « Croissance, hyper croissance, emploi ».
L’objectif de French Tech est de promouvoir la diversité socio-économique et, dans l’approche business, de permettre aux talents d’émerger ainsi qu’aux projets d’aboutir. Selon l’INSEE, « 92% des entrepreneurs sont des hommes, issus d’un milieu de CSP ou CSP+, avec 5 ans d’études post-Bac et donc diplômés ou sur-diplômés ». Pour contrer ce bilan, les porteurs de projet suivent une prépa intensive sous forme d’une « série de bootcamps » pendant six mois. Ils ont commencé le suivi du programme national le 6 janvier 2020. Ensemble, ils suivent des ateliers à Pour Toi l’Entrepreneur, l’association co-fondée par Madani Oulbekir, et à l’École de la 2e Chance, présidée par Laurent Vitoux.
Avec French Tech, les porteurs de projets apprennent à développer leurs « soft skills » au moyen du « team building ». Un jargon spécialisé qui renvoie aux attentes de l’entrepreneuriat en 2020 : développer des atouts singuliers, affirmer leur personnalité et acquérir l’audace nécessaire pour atteindre leurs objectifs. Pour y parvenir, ils sont suivis par des « mentors ». Eux-mêmes entrepreneurs, ils accompagnent les porteurs de projets et les conseillent.
On est là pour aider les gens à monter les marches qu’on a montées avant eux », déclarent les mentors.

La conférence de presse se tient dans les locaux de l’association Pour Toi l’Entrepreneur (©Valentine Ulgu-Servant )
Des projets pour tous, par tous
Les porteurs de projets s’avancent un par un. L’efficacité est de mise ; ils ont deux minutes montre en main pour résumer leurs travaux. La diversité des projets est à l’image de celle des parcours. Livraison à domicile, agenda culturel, épargne, potager urbain, prescriptions médicales, gestion de matériel, média de proximité… le fil conducteur de ces idées est le numérique. Ces projets sont à développer sous forme de plateformes, d’espaces interactifs et d’applications. La démarche des lauréats est souvent engagée. Entre développement durable et accessibilité, ils s’adressent aux citoyens qui, comme eux, ne correspondent pas au profil type de l’entrepreneur.
Tous sont encouragés dans leurs ambitions locales et internationales. Elisee Tchana veut créer un cloud basé sur une plateforme d’Intelligence Artificielle pour observer la Terre en répondant aux exigences durables et climatiques des Nations Unies. Fleuri Adon souhaite créer le réseau de partenaires commerciaux Bambinoo pour rembourser un certain montant d’achat et gonfler l’épargne des parents sur le livret de leurs enfants. Cécile Amiah, elle, souhaite que les entrepreneurs issus de la diaspora africaine puissent créer une entreprise dans leur pays d’origine depuis la France, sans avoir à quitter leurs activités. Elle se lance dans la création d’une plateforme numérique appelée Izylegal.
Les femmes peu représentées

Cécile Amiah, à gauche, future entrepreneuse entourée par une partie de sa promo (©Valentine Ulgu-Servant)
Cécile est l’une des deux femmes présentes cet après-midi. Un « constat frustrant » pour Sam Dahmani qui n’a reçu que sept candidatures féminines dans la région. Il explique qu’à l’échelle nationale, les équipes étaient incitées à pratiquer une forme de « discrimination positive » à l’égard des entrepreneuses. Il assure que les partenaires des Hauts-de-France s’y sont refusés. Pour pallier ce manque, Pour Toi l’Entrepreneur et l’Ecole de la 2ème Chance annoncent qu’ils vont s’attaquer conjointement à cet autre défi, pour la diversité du milieu entrepreneurial.
Valentine Ulgu-Servant
Lire aussi : Neuf start-ups d’Euratechnologies à Lille présentent leur concept à Las Vegas
Retrouvez ici toutes les infos sur le programme French Tech Tremplin.